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Les responsables de l’ABN et de l’OMVG en Guinée, pour mettre la charrue avant les bœufs

Sans tenir compte du réchauffement climatique et de la raréfaction des pluies, donc de l’eau, la matière sans laquelle on ne pourrait parler d’aménagement et d’exploitation du Niger et de la Gambie, les responsables des organisations de la mise en valeur de ces fleuves se sont succédés en Guinée pour plancher sur les profits communs à tirer de ces fleuves. Mirage ou utopie, on ne sait trop.

Même Toto sait que pour tirer profits de ces cours d’eau, il faudrait d’abord se rassurer que les têtes de source qui les alimentent soient en mesure de couler. Or, la destruction du couvert végétal et de l’environnement des sources et de tout le long de ces cours d’eau est avancée et continue d’avancer sans que personne ne s’en soucie, peut-être pour ne pas avoir à discuter sur les financements y afférent.

En effet, s’il s’agit de soigner les têtes de source et dégager les populations nombreuses qui tirent aussi leur survie des berges de ces fleuves depuis des décennies comme les potiers, les fabricants de briques, les exploitants de sables et d’or qui polluent et qui détruisent les flores, les faunes, les lits et les berges, n’ont que ces seuls moyens de survie, il faudrait mettre la main profondément dans les poches. Tous les gouvernements des pays qui veulent mettre à profit ces bassins ont ce problème sur la table, à l’interne.

Comment financer la réparation de l’environnement détruit depuis les têtes de source, aménager les infrastructures d’exploitation et faire face aux populations déguerpies ?

En plus, les responsables de ces organisations sont allées voir ce que les barrages divers de la Guinée ont comme impact sur la répartition de l’eau qui se raréfie. Le second nœud du problème est là. Le besoin en électricité est préoccupant pour tous. Pour la Guinée, le développement de ses industries passe par les barrages hydro-électriques et ces barrages privent les autres en aval de l’eau nécessaire à leur survie.

Le dilemme est d’autant plus grand que depuis des décennies, ces différentes organisations préconisaient d’entretenir les têtes de source, mais ne mettaient pas la main à la poche pour un reboisement salvateur. A présent que les barrages sont mis en application, dont les conséquences vont se faire ressentir par les autres, il est venu à l’idée de tous d’accourir pour une énième rencontre. Quels ont été les sujets de fonds abordés à Conakry ? Y a-t-il eu divergences, quelles sont-elles ? Les observateurs ont attendu les conclusions, elles ne sont toujours pas connues.

L’impasse est en vue. Car, le Fonds vert sur lequel mise chacun des Etats est bloqué depuis le retrait de Donald Trump. Les promesses de contribution des autres pays semblent rester au point mort. Kaléta, même à la mi-juillet, la période des grandes pluies, n’est pas en mesure de fournir de l’électricité à Conakry, et on parle de Souapiti. Parlera-t-on de même du Barrage de Koukoutamba, quand il s’agira de commercialiser l’électricité entre la Guinée, le Sénégal, la Gambie et la Guinée-Bissau ?

Moïse Sidibé

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