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Les accords de Ouaga étaient-ils un complot contre Dadis? Ses avocats l’y croient, ceux de Toumba contrattaquent

Depuis dix jours, c’est Dadis Camara, l’ancien président de la junte au pouvoir en 2009 qui continue de répondre au feu roulant des questions des avocats. Après les avocats de la partie civile et ceux de Toumba, c’est désormais le tour aux avocats du capitaine Dadis de voler à son secours.

Ce mardi 17 janvier, la défense de Me Pépé Antoine Lamah a essentiellement porté sur les accords de Ouagadougou ayant permis au général Sékouba Konaté d’exercer les fonctions de président de la République par intérim au lendemain de l’évacuation sanitaire du capitaine Moussa Dadis sur le Maroc. Une évacuation consécutive à la tentative d’assassinat perpétrée par Aboubacar Toumba Diakité, son ex-aide de camp.

Pour le capitaine Dadis, ces accords ne constituaient qu’une ruse pour le tenir éloigné du pouvoir. Ce sujet a été largement commenté, à l’issue de l’audience de ce mardi, par les avocats de Dadis et de Toumba. Lisez leurs réactions : 

-Me. Lancinè Sylla, avocat de Toumba : « le président Dadis s’est temps vanté qu’il a partagé le pouvoir avec Sékouba comme un plat. Il était alors normal que l’intérim soit assuré par son ami intime. Mais dire que c’est par la force des choses que le pouvoir lui a échappé, çà c’est autre chose. Alors, je crois que la théorie qui a été martelée à l’audience, n’est pas du tout établie. On nous a produit un procès-verbal où se trouve transcrit des propos attribués à la fois à Sidya Touré et Kiridi Bangoura. Et lorsque vous lisez ses propos, vous vous rendrez compte que Kiridi ne fait que loué l’héroïsme de Sékouba. Mais qu’on interprète çà comme la preuve d’un complot, ça veut dire qu’ils sont en train de faire de la diversion. En ce qui concerne Sidya Touré, les propos se trouvant dans le PV ne viennent pas de lui. Son premier PV indique qu’il a reçu des menaces de Dadis. Aujourd’hui, on veut remettre le premier PV en cause… Dans celui de Pivi, il a reconnu à trois reprises que c’est Dadis qui a donné des instructions à Tiégboro. Ils préfèrent laisser cela de côté… Vous avez aussi vu l’intelligence de ses avocats qui ont délibérément choisi de ne pas faire état du PV de Moussa Kéïta où ce dernier reconnaît les instructions qui ont été données par Dadis. Sans parler des armes automatiques qui ont été utilisées pour faire ces massacres… Pour le moment, nous restons sur notre faim en ce qui concerne le contre-interrogatoire qui est en train d’être fait pour administrer les preuves contraires aux éléments des faits et qui collent à la peau de Dadis… Vous savez, nous, nous sommes des juristes. Lorsqu’on doit parler, on doit parler sur la foi du droit. Monsieur Sékouba Konaté n’est pas renvoyé devant cette juridiction pour que vous puissiez dire que je voudrais que tel comparaisse en tant qu’accusé. Il faudrait qu’il y ait au moins une ordonnance de renvoi. C’est l’ordonnance de renvoi qui confère la qualité d’accusé à la personne poursuivie. Mais, on ne peut pas, de but en blanc… parce qu’on nourrit une certaine haine viscérale contre un quelconque citoyen, exiger que l’intéresser comparaisse en tant qu’accusé. Çà, ce n’est pas du droit. »

-Me Pépé Antoine Lamah, avocat de Dadis : « le général Sékouba Konaté était une des personnalités du CNDD. Si on devrait logiquement raisonner, c’est le général Toto qui devait venir après Dadis. Mais puisque ce dernier ne pouvait pas faire l’affaire, il fallait imposer Sékouba Konaté. Et ils ont fait croire à Dadis que Sékouba est le président par intérim. Mais à son fort étonnement et contre toute attente, il est privé de son budget de souveraineté et tous les droits qui devraient s’attacher à sa fonction de chef de l’Etat lui ont été coupés. N’est-ce pas une manœuvre frauduleuse orchestrée pour l’éjecter du pouvoir ? » 

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