Devant les différents responsables des ressources humaines de l’administration publique du pays, Pr. Amadou Bano Barry, Conseiller à la Présidence de la République en charge de l’Education, a déclaré qu’un nombre significatif d’enseignants sont introuvables. Avant de faire savoir que le grand effectif de fonctionnaires se trouve dans le secteur de l’éducation.
« En incluant les contractuels temporaires et ceux permanents, on ne sera pas moins de 50% voire un peu plus », a-t-il dit.
Dans ses explications, Pr. Bano a rappelé que depuis 2008, la Guinée a un niveau de recrutement dans le secteur de l’éducation jamais égalé dans la sous-région, environ 35 000 enseignants recrutés. « Depuis l’arrivée d’Alpha Condé au pouvoir jusqu’aujourd’hui, nous avons, selon les chiffres qui sont disponibles, 25 000 enseignants recrutés », a-t-il indiqué. Curieusement, il a fait savoir qu’il y a sensiblement entre 3 000 et 6 000 postes d’enseignants non pourvus dans le système éducatif sans compter le ratio élèves enseignants qui reste très élevé dans les écoles publiques.
Face à cette situation, Pr. Bano a affirmé qu’un contrôle a été effectué par la Présidence de la République en collaboration avec le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation. Les résultats font froid dans le dos.
« Chaque fois, le président de la République va à l’intérieur du pays. Les présidents des Communautés Rurales de Développement (CRD) ne parlent que de deux choses. Trouvez-nous des enseignants et des médecins. Nous avons demandé à eux de nous remonter la liste des enseignants qu’ils ont dans les quartiers. Nous avons obtenu des résultats que je ne vais pas communiquer. Le nombre d’enseignants que nous n’avons pas trouvé est relativement significatif. A date, nous ne savons pas où ils sont, mais ce que nous savons avec certitude, ils n’enseignent ni au primaire, ni au secondaire. Ils ne sont pas encore dans l’administration scolaire », a-t-il déploré. Et de préciser qu’ils sont très loin des fictifs.
Toutefois, Pr. Bano a annoncé que l’opération qui va commencer leur permettra de savoir où sont ces enseignants. « Nous avons fait le même processus dans les trois cabinets de l’Enseignement. Les résultats sont inquiétants », a-t-il précisé.
Pour terminer, Pr. Bano a laissé entendre que des dispositions sont en train d’être prises pour éviter que les gens utilisent l’Education comme la porte d’entrée dans la fonction publique. « Quand on sort de l’Education pour d’autres secteurs, on doit aussi perdre tous les avantages liés à l’Education. Nous avons des gens engagés qui n’ont pas 35 ans, mais qui refusent d’enseigner », a-t-il dénoncé.