Depuis l’apparition des machines à moudre à Lélouma, il y a quelques années, à l’occasion surtout des cérémonies, des fêtes, nombreuses sont les personnes qui, pour moudre, piler ou décortiquer soit le riz, le maïs, le fonio et le manioc envahissent les points où sont installés ces ouvriers qui pilent.
Aziz Diallo est parmi les toutes premières personnes à avoir installé une machine à piler au niveau du centre-ville de Lélouma. Il se souvient du calvaire que les femmes traversaient pour moudre le maïs, le fonio ou le riz à l’occasion des cérémonies, auparavant et l’engouement que cette activité à suscité.
« Il y a quelques années auparavant, avec les cérémonies de baptêmes ou de mariages, nos sœurs, nos mamans pouvaient se retrouver et passer des heures et parfois même des jours pour piler le plus souvent le maïs destiné aux repas de circonstance. Certaines d’entre elles pouvaient même avoir des ampoules au niveau des mains tellement que c’était pénible », se rappelle-t-il, avant de poursuivre «mais l’installation de ces machines ici au centre de la ville a vraiment soulagé plus d’un. En quelques minutes seulement le travail qui se faisait par la main des jours durant est rapidement effectué avec la machine. C’est vraiment salutaire. Même si ça me permettait pas de gagner beaucoup d’argent, mais c’est un sentiment de soulagement pour moi d’avoir au moins pu alléger cette charge très pénible chez nos braves femmes. Certes, cette activité me permet d’avoir mon petit pain quotidien », s’est-il félicité.
Rencontrée sur les lieux, Aminata Diallo, une mère de famille voit quant à elle ce service comme une voie de salut pour toutes les femmes car pour elle, c’est la fin d’un cauchemar.
« On souffrait énormément avant pour piler soit le riz, le fonio ou le maïs. On pouvait même avoir des ampoules sur nos mains avec ces pilons. Mais depuis l’arrivée de ces machines-là, nous sommes vraiment satisfaits de ce côté-là. Car laisser-moi vous dire que se livrer à un tel exercice avec la main pour une très grande quantité de maïs ou du riz est extrêmement pénible. C’était un véritable cauchemar. Mais aujourd’hui avec l’évolution, tout est devenu facile par la grâce de Dieu. C’est un ouf de soulagement pour moi », confesse-t-elle, dans l’attente de sa poudre de maïs sous les vrombissements de la machine.
Sur la même lancée, Abdourahamane Diallo, un autre détenteur des machines à moudre nous confie les bienfaits de cette activité. « C’est à travers ce travail que j’ai fondé ma famille. Ce n’est pas tout le temps rose, certes, mais la vie est ainsi faite. Parfois tu gagnes, parfois aussi tu perds. C’est comme ça. Nous gagnons plus de clients ici à l’occasion surtout des mariages. Mais parfois aussi les clients se font de plus en plus rares », souligne-t-il.
Aziz Diallo avait démarré son activité il y a environ dix ans avec une seule machine. Aujourd’hui, il gère à son actif plusieurs autres machines à usages multiples avec une équipe de 14 personnes dont huit femmes.
« Au début, il y a 11 ans environ, j’ai commencé avec une seule machine mais avec le temps, j’ai réussi à en avoir trois autres qui peuvent effectuer de multiples travaux dans ce sens et beaucoup d’autres équipements accessoires. C’est avec ça que moi et mon équipe nous nous débrouillons. Nous sommes au nombre de 14 dont huit femmes. Tout récemment, nous avons pris aussi l’initiative de faire la promotion de nos cultures locales, qu’on travaille ici et qu’on emballe dans les plastiques pour ravitailler le marché local et même ailleurs. L’objectif aujourd’hui c’est de lutter contre le chômage ici à Lélouma », a-t-il souhaité.