Les chaudronniers de Lélouma seraient confrontés à d’énormes difficultés liées au manque de courant électrique, dans le fonctionnement de leurs PME. Tenus de faire face de façon permanente qu’ils sont à l’énorme consommation de carburants et d’huile de moteurs, de leurs engins. Malgré cette galère, ces chaudronniers de la commune urbaine de Lélouma gardent l’espoir, à cause de la promesse faite par les autorités compétentes de desservir leur cité en courant, pour bientôt.
Alors que le service des chaudronniers est de plus en plus sollicité, ces ouvriers tirent le diable par la queue.
Privés de courant électrique depuis près de quinze ans, ces chaudronniers sont donc obligés de faire recours aux groupes électrogènes pour faire tourner leurs PME.
Du coup, les dépenses sont énormes et peuvent aller jusqu’à 120 000 GNF seulement en carburant par jour.
Cette situation inquiète ces chaudronniers qui ne savent plus à quel saint se vouer.
Mamadou Cellou Diallo évolue dans le secteur depuis près de quinze ans et son témoignage est éloquent: « la chaudronnerie, c’est l’électricité. On ne peut pas parler de chaudronnerie sans parler de courant électrique. C’est impossible. Cependant, depuis 15 ans maintenant, nous n’avons pas de courant électrique ici à Lélouma. Du coup, ce manque d’électricité nous éprouve énormément dans nos activités » regrette-t-il, avant de poursuivre : « ici, on se débrouille avec un moteur et les coûts sont vraiment très élevés. Pour tenir toute la journée, il faut dépenser au moins cent mille francs (100 000 GNF) en carburant et prévoir le prix d’un ou de deux litres d’huiles. Sans ces préalables, on ne peut pas entamer un travail qui puisse être visible. Et avec tout ça, il faut espérer ne pas subir une panne de moteur sinon c’est encore plus compliqué. C’est vraiment très difficile pour nous, mais pour le moment, nous sommes obligés de faire avec », déplore Maître Cellou Diallo.
Dans la même lancée, un autre maître chaudronnier renchérit tout en espérant que ce problème serait bientôt un lointain cauchemar avec le projet d’électrification de la ville annoncée par le gouvernement.
« Nous sommes confrontés à un sérieux problème lié surtout au manque de courant électrique dans la cité. La plus grande partie des recettes que nous faisons est dépensée pour le carburant. Les groupes électrogènes que nous utilisons consomment beaucoup de carburant. Le courant aussi que ces groupes génèrent varie aussi. C’est d’ailleurs ce qui le plus souvent occasionne les pannes des postes à souder ou encore des meules. Ce n’est pas facile de suivre le rythme si on n’a pas assez de moyens. Et parfois lorsque le moteur tombe en panne, pour le réparer, il faut aller jusqu’à Labé. C’est ce qui nous retarde beaucoup dans nos activités. Et le plus souvent lorsqu’on est face à des telles situations, certains clients s’énervent. C’est assez difficile », souligne Thierno Sadou Diallo.
Pour ce qui est de ce problème de manque total d’électricité, Thierno Sadou reste quand même optimiste et pense qu’avec le projet d’électrification de la commune urbaine en vue, cette réalité serait bientôt un lointain souvenir.
Selon cet autre chef d’atelier, le travail ne manque pas mais les revenus sont vraiment très faibles, surtout avec les frais liés au carburant.
« Je continue encore à œuvrer dans cette activité, juste pour maintenir les clients et dans l’espoir qu’un jour on aura de l’électricité. Il y a du travail, les clients viennent vraiment solliciter notre service mais les revenus sont encore injectés dans le circuit pour faire fonctionner l’activité. Mais on a l’espoir que ça va changer un jour », souhait Maître Aliou Diallo.
Malgré cette situation, les chaudronniers de la commune urbaine ont du mal à se donner la main à travers la mise en place d’une association ou au sein d’un groupement, et préfèrent aller en rangs dispersés. Chose que regrette Mamadou Cellou Diallo.
« Pour le moment, nous n’avons pas une association de chaudronniers ici à Lélouma. Actuellement, c’est chacun pour soi, Dieu pour tous. Mais entre nous, s’il y a nécessité, on s’entraide. En ce qui concerne l’artisanat, parfois on assiste à certaines réunions, mais nous sommes en train de voir dans quelle mesure nous allons nous retrouver pour mettre en place une association dans ce sens. Car c’est quelque chose de primordiale pour nous si on veut vraiment aller de l’avant. »
A Lélouma, hormis ces chaudronniers, le manque de courant électrique constitue un gros handicap pour beaucoup d’autres secteurs. La question que bon nombre d’observateurs se posent est de savoir quand est-ce que l’électrification de la ville sera une réalité.