Les tricycles sont de plus en plus sollicités pour des nombreuses activités à Lélouma, une préfecture située dans la région administrative de Labé, au Nord de la Guinée. Du transport des bagages (marchandises, matériaux de construction) en passant par l’approvisionnement d’eau pour la construction des bâtiments ou des gargotes, ils sont très prisés dans la commune urbaine de Lélouma.
Ainsi, ces engins sont devenus incontournables dans le quotidien de bon nombre de personnes au centre-ville et même dans des quartiers péri-urbains. Aujourd’hui, nombreuses sont les personnes de toutes les tranches d’âge qui se lancent dans cette activité génératrice de revenus.
Pour certains, c’est le moyen le plus simple et le moins coûteux pour transporter les bagages. Pour d’autres, c’est le moyen pour subvenir aux besoins et faire face aux dépenses quotidiennes.
« Je gère ici la construction de cet bâtiment. Et comme vous pouvez le constater, c’est un grand chantier. Pour avoir de l’eau, je sollicite le service des conducteurs des tricycles. Avec des bidons de vingt litres, il partent puiser l’eau à la rivière Lélou et moi je les paye. Parfois par bidon et parfois, on négocie selon le besoin pour remplir les conteneurs d’eau. Et quelques fois aussi par voyage, selon la personne en question. C’est un peu coûteux mais il faut faire avec. Car, on ne peut puiser de telles quantités d’eau dans un puits surtout avec des profondeurs de plusieurs mètres comme c’est le cas chez nous ici », explique ce contremaître assis sous un bâtiment en chantier.
Mamadou Saliou Dambhoudhè Diallo, l’initiateur de mototaxi à Lélouma est passé de la moto au tricycle. Il évolue avec son tricycle depuis quelques années. Il revient ici sur les avantages de son engin.
« Moi, j’ai commencé à faire du Taximoto ici à Lélouma il y a plus de quinze ans maintenant. J’avais commencé avec une veille moto de marque Honda. De cette moto, je suis passé à une autre. Maintenant, j’ai un tricycle. Ça veut dire qu’il y a eu une évolution et j’arrive vraiment à gagner ma vie et celle de ma famille. Je transporte généralement des matériaux pour la construction. Ce sont des choses que je n’arrivais pas à transporter avec la moto. Parfois aussi, on me sollicite pour approvisionner en eau de certains bâtiments en construction. On vend le bidon de 20 litres à 1000 GNF. Et si vous avez vingt ou quarante bidons, vous pouvez facilement trouver la dépense », se réjouit-il avant d’ajouter : « parfois, on se trouve confronté à des difficultés liées au mauvais état de la route. Il y a aussi de ces localités où nous sommes sollicités mais que nous ne pouvons pas fréquenter avec l’état défectueux des pistes. Les pannes à répétition aussi nous fatiguent. Les pièces de rechanges ne se gagnent qu’à Labé », déplore-t-il.
Dans la même logique, cet autre jeune de moins de vingt ans se félicite de son exploit dans ce métier. Métier qui selon lui, est en train de lui permette de mener à bien sa vie.
« Il y a juste quelques mois depuis que je fais ce travail. Je transporte drivers bagages dont des marchandises depuis la commune urbaine pour les quartiers périphériques. On me demande aussi de puiser de l’eau pour les travaux de construction. Avec ce travail, je parviens pour le moment à satisfaire mes besoins. Pour ce qui est des recettes, parfois on gagne sérieusement mais parfois aussi moins », reconnaît-il.
Aujourd’hui, à Lélouma, le nombre de détenteurs de tricycles accroît régulièrement. Rattaché au syndicat des mototaxis, les conditions d’adhésion sont simples comme l’explique le président dudit syndicat.
« Nous avons le même bureau avec les mototaxis. Les conditions d’adhésion sont aussi les mêmes. Il suffit de payer en tout 115 000 GNF. Une fois cette somme acquittée, l’intéressé paye à la fin de chaque mois quinze mille francs », explique Amadou Oury Poyé Diallo.
Enfin, on peut dire que ces tricycles sont devenus de nos jours des véritables palliatifs au déficit de véhicules et de moyens de transports pour désenclaver et faciliter la mobilité des personnes et de leurs biens à Lélouma.