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Lélouma: les populations en proie à une pénurie de viande dans les boucheries

Depuis plus de deux semaines, les populations de Lélouma notamment celles de la commune urbaine manquent de viande. Nombreux sont ces consommateurs qui, pour gagner un morceau de viande sont obligés de faire la queue pendant des longues heures à la boucherie. Et même ça,  c’est quand les bouchers trouvent un bœuf à égorger. Sinon les points de vente restent fermés.

«Nous ne gagnons pas de la viande actuellement. Moi, je suis obligée parfois de faire des commissions à Labé ou aux marchés hebdomadaires. Je n’arrive pas du tout à satisfaire mes clients surtout en cette période de jeûne où bon nombre d’entre eux réclament la soupe. Pour ne pas les décevoir, je prépare du poisson mais ce n’est pas la même chose. Les recettes ont beaucoup chuté ces derniers jours », déplore Bella Kanté, tenancière d’une gargotière au centre-ville.

Sur la même lancée,  cette autre femme rencontrée à la boucherie, déplore le manque de cet aliment essentiel surtout en cette période de pénitence.

« Cela me fait vraiment mal de constater qu’il n’y a pas de viande à la boucherie du marché central de Lélouma. Nous en avons vraiment besoin surtout pendant ce ramadan. J’ai fait la remarque et il s’avère que chaque année à cette même période, c’est la même pénurie. Les bouchers doivent revoir cette situation », suggère Mme Binta Diallo ménagère.

A défaut de la viande, nombreuses familles se tournent vers le poisson comme palliatif.

«Depuis deux semaines, je prépare le poisson parce qu’on ne gagne plus de la viande. Ce n’est pas la même chose, mais à défaut de la maman, on se contente de la grand-mère, comme on le dit », rigole une femme de passage devant la boucherie.

Interpellés sur cette situation, les bouchers justifient la pénurie par le fait que le cheptel se fait de plus en plus rare et pire c’est à cette période où les vaches perdent davantage de poids à cause de la sécheresse.

«Il est désormais connu de tous que chaque année, à la même période, nous sommes confrontés au même problème. Pourquoi ?  Vous savez, c’est la fin de la saison sèche et les animaux ne trouvant pas assez pour se nourrir maigrissent. Et les éleveurs préfèrent toujours attendre l’embonpoint des bœufs pour les vendre. Du coup, nous ne gagnons pas de bœuf et même si on en gagne, son prix est élevé. Ici aussi, au niveau de la commune urbaine, je suis personnellement en train de me battre pour que la viande ne manque pas. Je sillonne les marchés hebdomadaires pour trouver des bœufs, mais ce n’est pas facile », déplore hors micro un responsable des bouchers.

Malgré ces arguments, d’autres observateurs souhaitent à ce que les éleveurs  revoient leur façon d’entretenir et de nourrir le cheptel afin de faire face aux besoins des consommateurs.

«Cette situation est un perpétuel recommencement. C’est la même chose depuis quelques années. Les éleveurs doivent revoir leur façon d’élever. Parce que si on s’occupe bien des bœufs, ils maigriront de la sorte. C’est après les récoltes que ces éleveurs devraient mobiliser et prendre soin des foins issus des champs pour l’utiliser au moment opportun. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Ces animaux sont abandonnés à eux-mêmes », rappelle Mamoudou Dembayé Diallo.

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