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Lelouma : Le district de Thiahé Tormosso enclavé et oublié par l’Etat

Située à environ une cinquantaine de kilomètre du centre-ville de Lélouma, Thiahé Tormosso où vivent près de 700 âmes est confrontée à un manque criard d’infrastructures de base. Pour la première fois de son histoire, cette localité connaît sa première école. Une seule salle de classe en banco construite par la communauté, dans laquelle s’entassent comme dans une bîte de sardines 93 enfants dont l’âge peut atteindre parfois 15 ans. Pas d’eau portable, pas d’infrastructure sanitaire, pas de réseau de téléphonie, des routes impraticables…voilà le visage que présente aujourd’hui Thiahé Tormosso, ce district relevant de la sous-préfecture de Parawol.

« Je peux vous assurer que Thiahé Tormosso est l’un des districts les plus enclavés de Lélouma. La route que vous avez empruntée pour arriver jusqu’ici est le fruit de notre travail. C’est avec des moyens très rudimentaires ( pêle, pioches, coupe-coupe, …) et avec nos petites mains qu’elle a été construite. Ça commence petit à petit à aller. Il y a encore quelques mois, on n’avait ni école, ni poste de santé. Le centre ou poste de santé le plus proche se trouve au-delà de 20 kilomètres  des routes vraiment impraticables. Mais aujourd’hui, nous avons eu la chance d’avoir un agent communautaire de santé  qui se débrouille tant bien que mal pour soulager les populations sur le plan sanitaire concernant bien sûr certaines maladies et la suivie des femmes enceintes jusqu’à l’accouchement. C’est vrai que nous n’avons pas un poste de santé mais le local d’un particulier nous sert actuellement de poste de santé », souligne Mamoudou Diao Diallo, le président du district. Avant de poursuivre : « pour ce qui est de l’éducation des enfants, nous avons pour la première fois dans l’histoire du district un enseignant. Les cours ont démarré il y a à peu près trois semaines », s’est-il réjoui.

Poursuivant Mamoudou Diao Diallo dira que : « le problème est que le petit hangar en banco d’une seule salle de classe ne peut pas contenir l’effectif. Il y a près de cent élèves inscrits mais le nombre d’enfants qui n’ont pas eu la chance de s’inscrire est encore plus important car ces enfants aussi à eux seuls peuvent remplir deux autres salles de classes. Malheureusement pour nous, on n’a que ce petit hangar. C’est vraiment très regrettable de voir ces enfants se plaindre pour aller comme les autres enfants à l’école. Mais comme le dit l’adage, à défaut de ce que l’on veut, on se contente de ce qu’on a ».

Si, sur le plan de l’éducation et de la santé un petit pas est franchi, l’accès à l’eau potable et à la téléphonie mobile reste un véritable luxe. «  Avoir accès à l’eau potable et au réseau de téléphonie mobile reste l’un de nos plus grands problèmes. C’est un véritable calvaire pour nous. Il y a quelques puits mais qui sont à sec dès la fin de la saison des pluies. C’est pour vous dire que c’est l’eau du marigot que nous utilisons et avec tous les risques liés à la consommation de cette eau. Nous sollicitons vraiment de l’aide »,  lance le président de district.

S’agissant de la téléphonie, il y a un seul lieu où on peut facilement avoir le réseau explique Diao Diallo. Selon lui, sa zone de juridiction administrative est vraiment coupée du reste du monde.

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