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Lélouma : des éleveurs inquiets face à une décimation fulgurante de leur cheptel

A Lélouma, depuis plusieurs semaines maintenant, des éleveurs voient leur cheptel décimé.  Dans le centre urbain, on est partout envahi par des odeurs nauséabondes que dégagent, çà et là, des carcasses de chèvres et de moutons.  A date, ce sont plusieurs centaines de chèvres et de moutons qui ont trouvé la mort, depuis le début de la maladie. Face à l’ampleur de la situation, les éleveurs ne savent plus à quel saint se vouer, a constaté sur place Guinéenews.

Mamadou Benté Camara, un éleveur basé à Diala II dans la commune urbaine, raconte ici ce qu’il qualifie de cauchemar :  » en plus de mes activités de jardinage, j’élève également des moutons et des chèvres. J’avais une vingtaine de têtes. Malheureusement, avec ce vent qui vient de souffler il y a plusieurs semaines, il ne me reste quasiment rien. La maladie a presque tout emporté. Il ne me reste plus que deux petits boucs. C’est un véritable cauchemar pour moi et c’est vraiment très dommage » regrette le vieil homme, avant d’ajouter que :   » je ne suis pas la seule victime. Tous les voisins qui pratiquent l’élevage ont subi la même chose ici, dans le quartier. Derrière ma concession ici, chaque jour, plusieurs carcasses sont jetées »

Conscient de la situation, Mamadou Samba Diallo, le chef de section de la santé animale au niveau de la direction préfectorale de l’agriculture et de l’élevage de Lélouma tente d’apporter des précisions :  » cela fait plus d’un mois maintenant que nous sommes confrontés à cette fâcheuse situation. D’après les constats et analyses, il s’avère qu’il s’agit de la peste des petits ruminants. (…). Les quartiers de Petel, Diala I et Diala II sont les plus touchés. Actuellement le nombre d’animaux morts dépasse largement les 500. Et cela, seulement dans ces trois quartiers. Si non ça dépasse largement. (…). Mais le problème est que certaines personnes n’acceptent pas de vacciner les animaux. Car, croyez-moi, ceux qui l’ont accepté ont leurs animaux qui se portent généralement bien. C’est pourquoi d’ailleurs, je conseille à tout éleveur de vacciner son cheptel, deux fois, dans l’année, car c’est ce qui est recommandé. C’est ce qui peut protéger les animaux de ce genre de maladies » conseille le spécialiste.

A la question de savoir les dispositions prises pour limiter les dégâts, Samba Diallo nous rassure que :  » toutes les dispositions nécessaires sont prises pour contenir la propagation de la maladie. Parce que, c’est une maladie qui se transmet rapidement. Aujourd’hui, nous avons fermé le marché à bétail au niveau du centre urbain. On a également demandé aux éleveurs de garder chez eux leurs animaux, en attendant que la maladie soit circonscrite. Nous sommes en train de nous battre, pour limiter les dégâts » a-t-il expliqué.

Sur la même lancée Ibrahima Sow un diplômé qui pratique l’élevage nous lance que :  » j’avais dix-sept chèvres. Aujourd’hui il ne reste plus que trois qui sont encore malades. (…). J’ai l’habitude de vacciner mes animaux, à chaque fois. Mais cette fois ci, je ne sais pas ce qui s’est réellement passé. Peut-être que c’est le destin. Ou l’inefficacité du vaccin, se demande-t-il ?

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