Le Forum national sur l’eau et l’assainissement s’est ouvert ce mercredi 10 mai 2023, à Conakry. C’est le Premier ministre, Chef du gouvernement qui a lancé les travaux dudit forum, en présence du président du CNT, du ministre malien de l’Eau et des Mines, ainsi que de nombreux Conseillers nationaux et membres du gouvernement guinéen.
L’initiative de ce forum est relative à la situation préoccupante actuelle du secteur de l’eau et de l’assainissement avec pour objectifs, entre autres, d’établir et de valider de manière participative une feuille de route.
Au cours de la session, il est prévu une table où les partenaires techniques et financiers se prononceront sur l’appui qu’ils pourront accorder à la Guinée dans les deux secteurs.
Dans son discours de circonstance, le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures a dit que ce forum marque une étape de faisabilité opérationnelle de la vision de développement des infrastructures d’eau et d’assainissement prônée par le président de la transition, le Colonel Mamadi Doumbouya.
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»La République de Guinée est connue comme le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest en raison de ses ressources en eau dont 3 principaux fleuves, à savoir : le Niger, le Sénégal et la Gambie, et un réseau interne de 1164 rivières. Cependant, la Guinée peine encore à tirer pleinement profit de sa dotation naturelle en raison d’une faible mobilisation et une valorisation insuffisante de ses ressources, une protection inappropriée des ressources en eaux pour satisfaire les besoins socioéconomiques et environnementaux, un sous-investissement dans le secteur des infrastructures d’eau, une capacité opérationnelle très limitée des fournisseurs des services d’eau, un faible recouvrement des coûts de service d’eau », a martelé Aly Seydouba Soumah.
Ces constats, selon lui, nous éloignent de l’Objectif Nº6 de développement durable assigné à chaque Etat d’ici 2030 : celui d’assurer l’accès universel et équitable en eau potable à un coût abordable et pour l’ensemble de la population.
« En effet le taux d’accès global des populations urbaines à l’eau potable à travers les réseaux de la SEG est d’environ 31% dont 40% à Conakry et 26% dans les villes de l’intérieur avec une desserte par intermittence ou par délestage« , a rapporté le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures.
Pour sa part, le ministre du Budget a tout d’abord rappelé que plus d’un milliard de la population mondiale vit dans une extrême pénurie d’eau avec des conséquences à la fois économiques, écologiques et stratégiques.
« Pour apporter une réponse à ces multiples effets, les pouvoirs publics doivent développer des politiques et des stratégies appropriées et mobiliser les ressources nécessaires pour permettre la mise en œuvre des projets permettant de couvrir les besoins des populations en eau et réussir l’assainissement en milieu urbain et rural« , a enseigné Dr Lancinè Condé, tout en réaffirmant l’engagement du gouvernement au paiement des 20% du coût nécessaire.
Prenant la parole, Dr Bernard Goumou a avoué que la Guinée, depuis toujours, enregistre les déficits récurrents qu’il faut très rapidement résoudre. Une malheureuse situation que le Premier ministre a justifiée par la faiblesse des investissements publics. Toute chose qui amène les populations à recourir à des forages de manière incontrôlée qui constituent une réelle menace de l’environnement aujourd’hui.
« Dès lors, il s’avère nécessaire et urgent de mettre en place les conditions requises pour la mobilisation et la valorisation des ressources en vue de répondre aux besoins fondamentaux de nos populations. Comme nous le venons de le voir, beaucoup d’investissement nécessaires où le coût s’élève à 2,7 milliards de dollars dans lequel le ministre du Budget vient de confirmer la participation à 20%. Nous remercions donc de passage la Banque mondiale dont la contribution s’élève à plus de 200 millions. J’ai donc grand espoir que les échanges qui seront menés permettront d’établir et de valider une feuille de route du secteur de l’eau de l’assainissement suivant une approche participative« , a-t-il émis.