Relativement à la communication faite hier lundi par les avocats du Groupe Djoma, le Procureur général près la Cour d’appel de Conakry a animé pour apporter un démenti formel aux propos de ces avocats qui l’accusent d’avoir étalé sur la place publique ce qui aurait dû être tenu sous le sceau de la confidentialité.
D’entrée, Alphonse Charles Wright a rappelé que lorsque ce sont de simples citoyens qui parlent pour commenter l’actualité judiciaire, le Parquet général qu’il représente ne trouve pas d’objection à ces différents commentaires d’actualité souvent faits par des personnes qui ne sont pas de la matière.
« Mais lorsque ce sont des professionnels, je veux parler par-là des avocats, qui prennent la parole pour pouvoir communiquer sur un dossier judiciaire, le silence sera un acte coupable pour une telle méthodologie qui, à mon sens, est inappropriée. C’est pourquoi mon intervention va s’accentuer principalement autour de la communication qui a été faite hier par le pool d’avocats du Groupe Djoma, avec la précision que ce ne sont pas seulement les dossiers Djoma qui sont actuellement pendants par devant des juridictions », a enseigné le conférencier.
« Alors, pourquoi c’est autour de Djoma qu’on crie ? Pourquoi c’est autour de Djoma qu’on essaie de manipuler l’opinion, jeter de l’anathème sur la procédure judiciaire ? », tente de savoir le Procureur général.
Et pour répondre à ses propres interrogations, l’orateur en sa qualité de représentant du Ministère public auprès de son ressort, dit se trouver dans la nécessité d’apporter des précisions par rapport à cette communication.
« Le Parquet général tient à apporter des précisions légales pour éviter toute confusion de nature à jeter du discrédit sur l’action judiciaire engagée autour de plusieurs procédures, notamment celle ouverte contre Djoma Groupe », a-t-il indiqué.
Égrenant les instructions liées notamment l’ouverture d’une information judiciaire sur les dossiers objets de la dénonciation faite par l’Agent judiciaire de l’État au Parquet général, Charles Wright a dit que c’est en application de ces instructions que le Procureur de la République près le tribunal de première instance de Kaloum, « a transmis par voie hiérarchique le dossier Djoma Groupe au Procureur spécial près la CRIEF qui a requis du président de la Crief l’ouverture de l’information judiciaire telle que prévue par l’article 60 du Code de procédure pénale ».
Dans le même ordre d’idées, il a ajouté que le Procureur général près le TPI de Kaloum a transmis également, par la même voie, les dossiers Ministère public et l’État guinéen contre les nommés Lansana Chérif Haidara, ex directeur général de la Lonagui et Zeynab Dramé, ex ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle tous poursuivis pour des faits présumés de détournement des deniers publics.
Tous ces dossiers doivent être examinés par la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief) qui statue sur tout délit économique ou financier supérieur ou égal à un milliard.
Au-delà du plafond indiqué, la Crief est compétente de connaître les infractions limitativement énumérées comme suit : le trafic d’influence, l’abus de fonction, l’enrichissement illicite.