Le ministre de l’Industrie, Dr Bernard Gomou est intervenu ce matin sur les antennes de la Radio Espace pour expliquer les circonstances de l’accident mortel qui a eu lieu le jeudi dernier à l’usine de pointe (ODAF) de Dubréka. Il a aussi parlé des dispositions prises par son département pour éviter désormais des accidents de travail
Pour revenir sur les circonstances de l’accident, j’aimerais d’abord présenter les condoléances aux parents du défunt. La société dans laquelle l’accident s’est produit, s’appelle ODAF. Cette société a quatre usines : l’usine de pointe, l’usine de fer à béton, l’usine de recyclage et celle de gaz d’oxygène. Le drame a eu lieu précisément à l’usine de pointe. C’est cette usine qui a été fermée.
Plusieurs drames s’étaient produits dans cette même usine. Ce n’est pas pour la première fois ! Votre département a-t-il pris des dispositions pour ne plus voir de tels accidents se reproduisent ?
Bon. Pour revenir à cet accident malheureux qui a coûté la vie à un de nos compatriotes de 36 ans, marié, père de trois enfants le jeudi 1à février dernier, étant en partance pour Dubaï, j’ai instruit mon secrétaire général de prendre en main le dossier. Ainsi une mission s’est dépêchée sur les lieux le lendemain, c’est-à-dire le vendredi 11 février pour s’enquérir des circonstances de cet accident. Arrivée sur les lieux, ils ont été reçus par les autorités administratives de Dubreka, c’est-à-dire, le Préfet et ses collaborateurs y compris l’Inspectrice du travail qui avaient déjà pris la décision d’isoler l’usine, décision d’arrêt de l’usine. En ce qui concerne les circonstances de l’accident, selon le rapport, il a été demandé au défunt, Ousmane Touré de monter sur le toit de l’usine pour le nettoyage. Un toit couvert de tôles translucides où stagne une masse de poussière qui va faire glisser le malheureux ouvrier jusqu’à la chute sur le cou. Selon les témoignages, l’ouvrier en question n’était pas en tenue de protection ce jour-là. Et imaginez-vous ! Quelqu’un qui tombe d’un toit haut de 8 mètres sans ceinture de sécurité. C’est vrai, je viens d’arriver mais je suis informé de tous les accidents précédents qui ont eu lieu dans cette même usine.
Mr le ministre parlons de la gestion de cet accident malheureux. Pourquoi attendre tout ce temps pour prendre un communiqué verbal ?
Pour revenir à votre question permettez que je revienne sur le passé de cette usine, afin que les guinéens comprennent ce qui s’est passé, avant de parler du présent. Je vais vous apprendre la mission qui s’était rendue sur le lieu d’accident avait exigé la fermeture immédiate de l’usine. Je persiste qu’il y a bel et bien eu une note demandant la fermeture de l’usine. Ce n’était pas verbal. C’est un écrit. Si vous voulez la preuve, passez au département, on vous donne copie. Je ne peux pas m’hasarder de vous dire n’importe quoi !
Nous sommes entrain de travailler les normes sécuritaires. Déjà une première mission a été effectuée dans cette usine au mois d’août. Il a été repéré plusieurs points à améliorer. Aujourd’hui ces points ont effectivement été améliorés à 80%. Mais le constat est là. Quand vous prenez le code de travail il est dit que l’employeur a l’obligation de gérer la sécurité de l’employé, sur le plan d’hygiène…Mais il n’y aucun organisme pour suivre toutes ces dispositions mises en place.
Comment faire pour dédommager cet ouvrier qui a trouver la mort dans ces conditions douloureuses ?
Malheureusement dans nos industries il n’y a pas d’assurance vie. Il faut repenser tout cela aujourd’hui. Ce n’est pas une obligation même au niveau des sociétés minières. Le cas précis, la société a pris un accord verbal.