Dans le numéro de « Sans concession » du vendredi 2 avril dernier, le ministre de la Sécurité et de la protection civile tressait des couronnes à son homologue des Affaires étrangères et des Guinéens de l’étranger, notamment dans la prouesse engrangée dans la délivrance effective des passeports aux compatriotes établis à travers le monde.
Un mérite qu’Ibrahim Khalil Kaba estime bien qu’il faille relativiser. « Ne l’oubliez pas, c’est son (Damantang Albert Camara, ndlr) ministère qui délivre les passeports. Les passeports ne sont pas délivrés par le ministère des Affaires étrangères et des Guinéens de l’étranger. Ce n’est pas dans nos attributions particulièrement. Et la perception des revenus non plus ne relève pas du ministère des Affaires étrangères. Elle relève plutôt du Trésor public qui relève du ministère de l’Economie et des Finances », a enseigné le chef de la diplomatie guinéenne qui intervenait dans l’émission Sans concession de Guinéenews© ce vendredi 9 avril 2021.
Poursuivant, Dr Kaba a tenu à faire comprendre ce qui suit : « Nous sommes une administration qui doit être au service des usagers. Que ces usagers soient en Guinée ou dans le cas des Guinéens de l’étranger à Paris, à New York, à la Havane, à Téhéran ou à Riyad, ils ont le droit d’accès aux services de leur pays ».
De l’avis de notre invité, la délivrance des passeports aux compatriotes de l’étranger n’était nullement une situation compliquée, comme s’il s’agissait de réinventer la roue. Non !
« D’autres pays le font. On donne les actes d’état-civil dans les ambassades. On peut s’enrôler pour avoir son passeport dans une ambassade. Donc, il n’y avait pas de raison technique qui devait empêcher qu’on puisse délivrer les passeports dans les ambassades », a-t-il précisé.
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Se montrant au dessus des conflits d’attribution ou des guéguerres entre les ministères pour qui connaît la transversalité de la problématique passeport, M. Kaba dira que quand cette équation a été posée, au lendemain de sa prise de fonction, une réunion de travail a eu lieu, réunissant le ministre du Budget, le ministre de l’Economie, ainsi que celui de la Sécurité.
« Moi, je suis le client, parce que je suis le ministre en charge des Guinéens de l’étranger. J’avais besoin d’un service pour ce qui relève de ma tutelle. J’ai les locaux pour le faire. J’ai une ambassade. J’ai le personnel pour le faire. J’ai des officiers consulaires. J’ai des secrétaires consulaires. Donc, il n’y avait pas de raison particulière, sur le plan technique, qui devait empêcher de délivrer des passeports biométriques dans nos ambassades et consulats », s’est-il répété.
Aux dires du ministre Kaba, ce plaidoyer a eu un écho favorable. En ce sens que les différentes parties prenantes se sont mises ensemble.
« Et quelques jours après, on a pu trouver une solution avec un prestataire guinéen. Les passeports étaient disponibles. Les formateurs et les locaux aussi. Encore une fois, il n’y a aucune raison technique qui fait qu’on n’ait pas pu le faire jusqu’à présent. Et une fois ces exposés finis, il fallait maintenant que chacun fasse un peu sa part d’exercice. Donc, l’opérateur a l’obligation de fournir les kits dans les ambassades. Des kits permanents qui vont rester sur place », a-t-il précisé.
« Le personnel va être identifié, formé et il va recevoir des instructions du ministère des Affaires étrangères et du ministère de la Sécurité pour pouvoir délivrer les passeports à nos concitoyens qui en ont besoin, parce qu’ils les ont perdus, parce que c’est expiré, parce qu’ils ont eu des enfants », a poursuivi le patron se la diplomatie guinéenne.
« Il n’y a pas de raison particulière qu’on ait à se déplacer de Moscou à Conakry simplement pour renouveler quelque chose qui peut se faire sur place avec les technologies de l’information et de la communication. Donc, pour moi, c’était seulement une question d’être pragmatique et permettre que notre administration soit au service des administrés », a-t-il poursuivre avant de préciser que d’ici le 31 décembre 2021, toutes les missions diplomatiques et consulaires guinéennes accréditées à l’étranger auront la possibilité d’émettre les passeports pour les Guinéens.