Décidé à mettre fin à la grève de l’aile du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), dirigé par Aboubacar Soumah et qui paralyse les cours depuis près d’un mois, le ministre de l’Education Nationale estime que cette énième grève a déjà « échoué » à Labé. Ce, suite à l’appel à la reprise effective des cours par le collectif des élèves de la préfecture qui trouvent que c’est pratiquement leur ville qui n’étudie pas.
« Jusqu’à présent, il y a des collègues enseignants qui ne décolèrent pas du tout, qui refusent de venir à l’école. Tout à l’heure, j’ai écouté monsieur le préfet de Labé, j’ai écouté monsieur le gouverneur de Labé. Ils m’ont tous parlé du souhait des élèves de Labé qui est celui d’être enseigné. Et je crois que c’est leur droit. Mais depuis un certain temps, ce n’est pas seulement à Labé, même si c’est plus suivi à Labé qu’ailleurs. En 2016, il y a eu la grève qui a entrainé une augmentation de salaire. Nos apprenants ont perdu une bonne partie de leur formation. En 2017, il y a eu la même chose. Ils ont perdu une bonne partie de leur formation. Idem en 2018 et en 2019. En 2020, nous sommes encore dans une grève », a dénoncé le ministre de l’Education Nationale.
Pourtant, selon lui, le traitement salarial des enseignants a vraiment évolué ces dernières années. « Rechercher vos bulletins de paye de 2010, 2011, 2012 jusqu’à maintenant. En tout cas moi, mon salaire est multiplié par quatre et je crois que vous qui êtes en face de moi si vous recommencez le calcul, c’est ce que vous allez trouver. Donc, les salaires ont été augmentés. Pendant ce temps, nos élèves, nos apprenants sont en train de perdre la formation et les gens se plaisent à poursuivre une telle attitude. C’est pourquoi du haut de cette tribune, je lance un appel à nos collègues enseignants qui sont encore en grève. Ce n’est pas toutes les fois qu’on gagne, la vie est ainsi faite. Des fois, on réussit, des fois, on perd. Cette fois-ci, vous avez échouée », a-t-il déclaré dans une totale opposition des enseignants qui n’ont pas hésité de le huer.
Ainsi, il a appelé les enseignants à se battre pour des revendications légitimes : « nous allons continuer de vous prier d’analyser la situation pour faire d’autres revendications plus légitimes et plus acceptables. Je ne sais pas si vous êtes informés sur le budget du ministère de l’Education nationale ou de l’ensemble des trois départements en charge de l’Education, et multipliez par 51 000 les 8 millions. Le montant qui sortira, retirez cela du budget des trois départements. Si c’est on procède ainsi, il va falloir augmenter les taxes au marché, à l’importation, les loyers… Qu’est ce qui va rester ? Il faut éviter ce qui s’est passé au Congo (RDC). Là-bas à la paie, chaque fonctionnaire venait avec une brouette pour prendre le salaire. Je vous prie de ne pas croire que nous sommes près de de la fin du monde et qu’il faille exiger tout de suite tout ce que l’on veut. Il faut penser aussi à ce que l’on doit faire…»