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Le labour de la terre à Labé : quand les bœufs perpétuent une vieille pratique

De nos jours, dans certaines localités de Labé, les agriculteurs continuent d’utiliser des bœufs pour labourer leurs champs en raison de certaines contraintes. Cette pratique traditionnelle perdure. À Dara Labé, une localité située à 18 kilomètres du centre urbain de Labé, environ sept paires de taureaux laboureurs sont recensées. Les bœufs travaillent en équipe de deux. Les animaux sont attelés ensemble pour avancer en parallèle et à la même vitesse, tirant derrière eux une charrue qui retourne et remue la terre pour former des sillons.

 » C’est une tradition que nos parents nous ont transmise. Ici, en plus de l’élevage, nous pratiquons l’agriculture. Nous utilisons des bœufs pour diverses tâches agricoles, notamment le labour avec une charrue et l’utilisation d’une herse pour briser les mottes après le labour. Cela nous permet de labourer de vastes surfaces en un laps de temps précis. Grâce à cette méthode, nous économisons du temps et de l’effort. Ce sont les bœufs qui ont labouré toute cette zone que vous pouvez voir. C’est extrêmement bénéfique », assure Thierno Sadou Barry en observant ses enfants qui interagissent avec les taureaux comme s’il s’agissait de personnes.

Dans le même esprit, Mamadou Saïdou, également producteur et détenteur de ces bœufs laboureurs, soutient :  » C’est une solution qui nous permet de travailler efficacement, car nous n’avons pas d’autres options pour le moment. (…) Tous les bœufs ne sont pas adaptés à ce travail. Ceux-ci sont spécialement formés pour le labour. De nombreuses étapes préliminaires sont nécessaires. Les animaux doivent être initiés, et cela demande de l’expérience et du savoir-faire que nous possédons toujours. J’ai personnellement suivi des formations à cet effet. Je suis prêt à aider toute personne souhaitant apprendre », confie-t-il.

Ici, dans les champs de Kouraba, cette tradition se transmet de génération en génération, raconte Thierno Sadou Barry. « Mon père m’a enseigné cela, et je le transmets à mes fils. Comme je l’ai mentionné, c’est un moyen pour nous de réaliser d’importants travaux dans nos champs. Nous prêtons également main-forte à nos voisins dans ce contexte. (…) En tout cas, c’est très rentable », explique le père de famille.

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C’est également dans cette perspective que nous rencontrons Ismaël Barry, un enfant de seulement 9 ans qui guide avec assurance une paire de taureaux imposants. « Ce n’est pas compliqué de les faire travailler quand on sait comment s’y prendre. Je peux les guider tout seul. Nous avons une autre paire bien plus imposante que celle que vous voyez ici. Mais je suis capable de les diriger et de faire le travail tout seul », se réjouit l’enfant.

À la question de savoir si Ismaël fréquente l’école, il nous confie qu’en plus de l’école coranique, il est en troisième année à l’école primaire du village.

Aujourd’hui, malgré les aspirations à une agriculture moderne en Guinée, les traditions restent fortement ancrées dans les milieux ruraux.

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