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Le dialogue inter-guinéen, un défi à relever par le CNRD, les acteurs politiques et sociaux (suite)

 

C’est la deuxième partie de ce qu’il convient d’appeler une série de publications de Jacques Gbonimy, président de l’UPG (Union pour le progrès de la Guinée), parti dont il se dispute la tête avec le controversé Maître Alfred Matos. Il  y a évoqué la transition de 2010, mettant en exergue le rôle clé du dialogue pendant cette autre période de la vie nationale. Sauf que dans ce qu’il intitule «regard sur le passé historique de la Guinée en matière de dialogue», l’ancien commissaire de la CENI est revenu sur les événements majeurs, passant sous silence le massacre du 28 septembre de 2009. Guineenews vous propose l’intégralité de ce texte transmis à la rédaction par son auteur qui continue de s’interroger sur l’attitude à adopter par le CNRD face aux revendications qui deviennent pressantes. Lisez

LE DIALOGUE INTER – GUINÉEN, UN DÉFI A RELEVER PAR LE CNRD, LES ACTEURS POLITIQUES ET SOCIAUX.

– REGARD SUR LE PASSÉ RÉCENT DE LA GUINÉE EN MATIERE DE DIALOGUE.

Au prime abord, je vous recommande de ne pas en vouloir à nos braves soldats quand la question de dialogue devient une pierre d’achoppement dans leur progression vers un objectif visé.

L’avènement du CNDD avait suscité, dès les premières heures, un grand espoir au niveau de toute la population guinéenne qui avait soif de changement qualitatif après 24 ans de gestion du pouvoir d’Etat par un militaire qui, de surcroit, avait modifié la loi fondamentale à l’effet de s’offrir un mandat à vie. Dans l’exercice du pouvoir, le CNDD avait commencé à faire douter les Forces Vives qui ne croyaient plus en l’engagement pris par la junte de ne pas présenter un candidat à l’élection présidentielle. Sous l’égide du Groupe International de Contact  » GIC » qui avait multiplié les missions de bons offices en Guinée, il avait été recommandé de mettre en place une Commission Ad-hoc composée de personnalités issues des Institutions ci-après :

– le Conseil National pour la Démocratie et le Développement ( CNDD);

– le Ministère de l’Administration du Territoire et des Affaires Politiques (MATAP);

– la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI).

Au-delà des recommandations qui portaient notamment sur le recensement des Guinéens de l’étranger, la mise à la disposition à temps de la CENI des moyens matériels et financiers et la mise en place du CNT, une recommandation forte avait été suggérée par la commission ad-hoc à l’ensemble des acteurs en ces mots : la commission ad-hoc estime qu’il est de la plus haute importance que son Excellence, Monsieur le Président de la République le Capitaine Moussa Dadis CAMARA, le Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD), le Gouvernement, les Forces Vives et les Partenaires, s’accordent avec responsabilité sur les priorités à donner au processus électoral, tout comme sur la vision et le contenu à donner à la transition. Enfin, la Commission Ad-hoc avait suggéré la mise sur pied d’un Comité de suivi de l’exécution du chronogramme proposé.

C’est pendant que tous les acteurs concernés par le bon déroulement de la transition à travers la mise en œuvre des recommandations de la Commission Ad-hoc s’activaient que les événements du 28 septembre 2009 interviendront pour brouiller toutes les pistes.  Ces événements ont été ainsi une pierre d’achoppement contre laquelle la transition s’est butée pour se mettre des bâtons dans les roues. Les recommandations de la Commission Ad-hoc ne serviront pas à faire avancer le processus avant la deuxième phase de la transition. Cet état de fait aura eu des conséquences néfastes sur la bonne mise en route des opérations devant nous conduire vers les élections de fin de transition. Les forces du mal étaient finalement entrées en action pour aveugler tout le monde et nous conduire inéluctablement vers le 3 décembre 2009, date de l’attentat contre la personne du Président Moussa Dadis CAMARA.

Une transition, comme celle que nous vivons actuellement, a besoin de paix et de quiétude pour conduire efficacement les opérations de mise en place des institutions de la République. Elle doit bénéficier de la cohésion sociale et de l’entente entre les filles et fils de la nation pour réussir sa mission en vue d’atteindre les résultats escomptés. Toute entorse à sa bonne marche provoque un retard qui peut être un obstacle à sa finalisation. Les acteurs doivent s’efforcer de conjuguer les mêmes verbes pour vite avancer. Raison de plus pour promouvoir le dialogue à l’effet de mobiliser toutes les forces vives de la nation autour d’un idéal commun.

L’attentat contre le Président Moussa Dadis a failli mettre fin à la transition en 2009 pour nous entraîner vers une interminable guerre civile. Ce sont les accords du 15 janvier 2010 signés entre le Capitaine Moussa Dadis CAMARA et le Général Sekouba konaté sous la bienveillance du  Médiateur, le Président Blaise Compaoré, qui avaient permis en 2010 de relancer la transition sur la base d’un chronogramme précis pour réaliser la présidentielle en 6 mois.

Ainsi, dans l’optique de la signature des Accords de Ouagadougou qui confiaient désormais l’intérim de la présidence au Général Konaté, la présidentielle devait se tenir dans 6 mois à la date du 27 juin 2010. Délai qui sera tenu avec l’engagement de tous les guinéens sans exception. La contestation des résultats du premier tour après leur publication par certains candidats n’avait arrêté le processus du second tour.

Il faut tout de même retenir que le déroulement controversé du premier tour de la présidentielle de 2010 avait fini par interpeller les autorités de la transition pour convoquer  encore la Commission Ad-hoc à l’effet de réfléchir sur les dysfonctionnements constatés et faire des propositions de solutions pour la bonne tenue du second tour. Ces assises ont été appelées le dialogue de l’entre deux tour. Juste pour signaler que dans un processus sensible du genre et en cas de mésententes, il faut accepter aller autour d’une table de dialogue pour  s’entendre sur un minimum qui vous aide à passer les obstacles. Chaque partie prenante doit y imprimer sa marque de bonne volonté.

Dans ce dialogue de 2010, après un examen minutieux de tout le déroulement du premier tour, un tableau de constats et de propositions de solutions a été dressé pour permettre à la CENI de faire les corrections nécessaires à la bonne tenue du deuxième tour de l’élection présidentielle.

Au terme de ces assises, souvenez-vous qu’il y avait 24 points de dysfonctionnement qui avaient été relevés par les travaux de la Commission Ad-hoc et dont la correction était devenue un préalable pour la tenue du deuxième tour à la demande bien sûr des candidats en lice et avec l’accord des autorités de la transition.

Ainsi, dans le souci de mieux organiser le deuxième tour de l’élection présidentielle dans un climat apaisé, la Commission Ad-hoc avait recommandé :

– Au Gouvernement, la mise à disposition, à temps, à la CENI des ressources financières nécessaires à l’exécution des opérations électorales ainsi que la levée de séquestre sur les cautions des candidats n’ayant pas obtenu 5% au premier tour;

– A la CENI, la publication des résultats provisoires par circonscription électorale et le renforcement de ses capacités en ressources humaines au niveau national;

– Ainsi que d’autres recommandations aux médias et à l’administration…

La tenue de ce dialogue entre les deux tours de la présidentielle de 2010 avait permis d’apaiser le climat assez tendu qui avait pollué l’atmosphère sociale. Il a eu le mérite de conférer la qualité requise au second tour qui, du reste, avait permis de sortir tant bien que mal de la transition de 2010.

Ainsi, vu l’évolution de la transition actuelle, quelle doit être la stratégie à privilégier pour mener à bien la démarche actuelle du CNRD face aux revendications des uns et des autres qui sollicitent un dialogue inclusif?

Nous y reviendrons…

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