Lu Yanan, journaliste au Quotidien du Peuple, partenaire de guineenews.org
Quelle est la force de l’économie chinoise? Les calculs faits à l’occasion des récentes petites vacances du 1er mai en donnent une idée.
Pendant cette période de congés, il y a eu 9 266 trains et 16 000 vols par jour, le nombre total de réceptions de touristes dans le pays s’est élevé à environ 195 millions et le nombre total de transactions en ligne d’UnionPay s’est monté à 1 200 milliards de yuans, ce qui équivaut à des dépenses de 322,5 milliards de yuans par jour.
Ces chiffres représentent la quintessence de la forte dynamique interne de l’économie chinoise. Face à une situation interne et internationale complexe et difficile, le fonctionnement de l’économie chinoise a bien démarré cette année, les principaux indicateurs étant restés dans une fourchette raisonnable et supérieure aux attentes, montrant une résilience totale.
L’économie a connu une croissance constante. Au premier trimestre, le produit intérieur brut (PIB) de la Chine s’est élevé à environ 21 300 milliards de yuans, dépassant ainsi le PIB total en 2005. Calculé à prix comparables, le taux de croissance a été de 6,4% par rapport à la même période de l’année précédente, et il est resté inchangé par rapport au trimestre précédent. « Le taux de croissance du PIB est resté dans la fourchette des 6,4% à 6,8% pendant 14 trimestres consécutifs, poursuivant ainsi la tendance à la croissance soutenue de ces dernières années », a déclaré Zhao Tonglu, directeur du Département de la comptabilité économique nationale au Bureau national des statistiques.
Parallèlement, l’emploi continue d’augmenter. Au premier trimestre, le nombre de nouveaux emplois dans les zones urbaines s’est monté à 3,24 millions, soit 29,5% du nombre prévu dans le plan annuel ; 117 millions de chômeurs de villes et communes ont retrouvé un travail et 390 000 personnes en difficulté d’emploi ont été embauchées. En mars, le taux de chômage enregistré dans l’enquête urbaine nationale était de 5,2%, en baisse de 0,1 point de pourcentage par rapport au mois dernier.
Les prix ont augmenté modérément. Au premier trimestre, les prix à la consommation ont augmenté de 1,8% sur un an, soit une baisse de 0,3 point de pourcentage par rapport à la même période de l’année dernière.
La balance des paiements est équilibrée. Au premier trimestre, le volume total des importations et des exportations de produits chinois a augmenté de 3,7% d’une année sur l’autre. Fin mars, le taux de change du yuan par rapport au dollar américain s’élevait à 6,73 yuans pour un dollar, soit une hausse de 1,9% par rapport à la fin de l’année précédente, le solde des réserves de change s’élevant à 3 098,8 milliards de dollars, soit une augmentation de 8,6 milliards de dollars par rapport à la fin du mois précédent, et une augmentation sur cinq mois consécutifs.
Le revenu des résidents a augmenté légèrement plus vite que la croissance économique. Au premier trimestre, le revenu disponible par habitant de la population nationale a augmenté de 6,8%, soit 0,4% de plus que la croissance du PIB et plus rapidement que le taux de croissance du PIB par habitant.
D’où vient cette résilience de l’économie chinoise ?
Cette résilience provient des fondamentaux de l’économie chinoise. La Chine a une base matérielle solide, un capital humain abondant et un potentiel de développement énorme, et avec ces atouts, elle est en train de développer de manière synchrone de nouvelles industrialisation, informatisation, urbanisation et modernisation de l’agriculture, et dispose d’un marché avec une vaste marge de manœuvre. Le développement de la Chine est encore dans une période importante d’opportunités stratégiques et la tendance positive à long terme de son économie ne changera pas. En particulier, ces dernières années, elle a approfondi les résultats positifs obtenus par les réformes structurelles du côté de l’offre et poussé le fonctionnement de son économie dans un cycle vertueux de récupération des prix, de réduction des coûts, d’amélioration des bénéfices et de renforcement de la confiance.
Cette résilience découle aussi de l’accélération du nouvel élan économique. Au premier trimestre, les investissements dans la fabrication de haute technologie et les services de haute technologie ont augmenté respectivement de 11,4% et 19,3%, de 16,9% pour la transformation technologique de fabrication, soit 10,6 points de pourcentage plus vite que tous les investissements ; la valeur ajoutée des industries industrielles émergentes stratégiques a augmenté de 6,7% par rapport à la même période de l’année dernière, soit 0,2 point de pourcentage de plus que celle des industries hors échelle. Équipements de stations de base de communications mobiles, véhicules ferroviaires urbains, véhicules à énergies nouvelles… Un certain nombre de nouveaux produits et technologies deviennent de nouveaux points forts de la croissance.
Cette résilience découle de l’amélioration continue de la coordination du développement. Dans le passé, la croissance économique de la Chine était fortement dépendante des exportations. Aujourd’hui, la demande intérieure est le « pilier » et le « moteur » de l’économie chinoise. Au premier trimestre, le taux de contribution de la croissance des dépenses de consommation finale à la croissance économique était de 65,1%, un chiffre nettement supérieur à celui de la formation de capital totale et des exportations nettes de biens et services. La consommation intérieure a continué de jouer un rôle majeur dans la croissance économique. « Avec la croissance régulière des revenus des ménages, la réduction des impôts et des taxes et l’efficacité progressive des politiques de promotion de la consommation, la demande des consommateurs sera encore libérée et le marché de la consommation dans son ensemble devrait continuer à croître régulièrement », a dit Lin Tao, directeur du Département du commerce extérieur et de l’économie au Bureau national des statistiques.
Cette résilience provient également de la croissance continue de la croissance. Avec l’approfondissement de la réforme de la « combinaison de simplification et de la décentralisation gouvernementale », de l’Etat de droit, de l’internationalisation et de la création d’un environnement commercial, le marché chinois demeure l’un des points chauds de l’investissement dans le monde.
Au premier trimestre de cette année, le nombre moyen des nouveaux acteurs du marché enregistrés en Chine s’est élevé à 53 000, en hausse de 26,3% d’une année sur l’autre ; l’utilisation réelle de capitaux étrangers a augmenté de 6,5% d’une année sur l’autre ; l’utilisation réelle de capitaux étrangers dans l’industrie manufacturière de haute technologie a augmenté de 14,8% d’une année sur l’autre ; l’utilisation réelle de capitaux étrangers dans le secteur des services de haute technologie a augmenté de 88% par rapport à l’année précédente, et la qualité d’attraction de capitaux étrangers a augmenté simultanément. « Avec la décélération rapide des flux de capitaux transfrontaliers mondiaux, la Chine a maintenu une croissance constante en attirant les investissements étrangers, ce qui démontre pleinement la confiance du capital international dans la croissance économique de la Chine et la reconnaissance de l’environnement d’investissement de la Chine », a souligné le vice-ministre du Commerce, Wang Shouwen.
« Le développement économique de la Chine est plein de résilience et offre un vaste espace pour répondre aux défis extérieurs et obtenir un développement de haute qualité », a de son côté déclaré Yuan Da, directeur du Bureau de recherche sur les politiques de la Commission nationale du développement et de la réforme : «Nous sommes pleinement confiants, qualifiés et capables de maintenir notre activité économiques dans une fourchette raisonnable pour atteindre l’objectif prévu pour l’année », a-t-il conclu.