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Le CNT tel un exutoire bouillant: cas Charles Wright, les tares de la justice…, l’impitoyable glaive de l’AMG

Ce mercredi 31 mai, les acteurs socio-politiques ont continué d’apporter leurs contributions à la future constitution lors du Débat d’Orientation Constitutionnel (DOC) organisé par le Conseil National de la Transition (CNT) au palais du peuple.

En effet, c’était au tour de l’Association des Magistrats de Guinée (AMG), représentée par son Secrétaire général, Abdoulaye Israël Kpogomou, de prendre la parole au nom des magistrats.

Dans son intervention, Abdoulaye Israël Kpogomou n’y est pas allé par quatre chemins. Il a profité de l’occasion pour dire interpeller l’opinion nationale et internationale sur les ‘’dérives’’ de l’actuel ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Alphonse Charles Wright. L’institution parlementaire et son président n’ont pas été non plus épargnés.

Dès le début de son discours, Abdoulaye Israël Kpogomou a demandé au CNT d’inclure dans la nouvelle Constitution une formation militaire et le port d’armes pour les magistrats.

Selon lui, dans tous les États modernes dotés d’une véritable démocratie, le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif.

Il a averti que la justice en Guinée est un pouvoir distinct d’un corps professionnel (…). « L’AMG recommande qu’aucun ministre de l’Économie et des Finances ne soit nommé président de la Cour des Comptes (…). La mise en place de la Haute Cour de justice avant la fin de la transition », a-t-il déclaré.

Poursuivant, Israël Kpogomou a proposé au CNT de transformer toutes les justices de paix en Tribunaux de Première Instance (TPI) et de créer deux Cours d’Appel en Moyenne Guinée et en Guinée Forestière (…).

Dans le même ordre d’idées, le Secrétaire général de l’AMG a attiré l’attention des conseillers nationaux sur les ‘’violations flagrantes’’ des lois relatives à la bonne administration des services publics de la justice, qui doivent être corrigées sans délai dans l’intérêt d’une transition réussie.

L’AMG, par la voix de son Secrétaire général, a recommandé au CNT de prêter une attention particulière à la loi organique portant statut des magistrats dont les dispositions relatives à la mise en mouvement de l’action disciplinaire sont régulièrement et sciemment violées par l’actuel Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme.

En outre, l’AMG a dénoncé les pratiques habituelles du Garde des Sceaux, qui, selon lui, mène sa propre transition au sein de cette transition, ce qui se traduit par la ‘’théâtralisation, la désacralisation, la banalisation et l’infantilisation’’ de la justice à travers des actes contraires à l’esprit du discours d’investiture du CNRD.

« Les publications intempestives des actes de procédure, notamment des injonctions, ainsi que des actes administratifs tels que les arrêtés de suspension des magistrats sur les réseaux sociaux, en violation de la loi, témoignent de la volonté du Garde des Sceaux de réécrire l’histoire de la justice guinéenne. Ces actions visent à traumatiser et à humilier les magistrats, dans le but de les soumettre coûte que coûte », a dénoncé le représentant de l’AMG

Poursuivant, il déclare : « l’AMG dénonce les persécutions, les menaces et les chantages exercés contre les magistrats par le garde des Sceaux, et interpelle les autorités de la transition sur l’atmosphère délétère et le profond malaise qui règnent actuellement au sein de la justice guinéenne ».

Dans le même contexte, M. Kpogomou a déclaré que l’AMG est préoccupée par le silence des institutions de la République, en particulier le CNT, dont le président, Dr. Dansa Kourouma qui a joué un rôle clé dans l’adoption de la loi 054 du CNT de 2010 portant statut des magistrats. « Nous interpellons respectueusement ce dernier afin qu’il s’engage aux côtés du président de la transition pour sauver la justice, qui se trouve actuellement au bord du gouffre », a-t-il prévenu.

Face à un garde des Sceaux et Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme qui viole régulièrement certaines lois de la République et ne peut pas défendre les questions relatives aux droits de l’homme, M. Kpogomou a souligné que l’AMG se doit d’alerter l’opinion nationale sur les véritables menaces aux conséquences dangereuses qui planent sur l’indépendance de la justice guinéenne.

« Il suffit de prendre l’exemple de la persécution dont est victime son président, Mohamed Diawara, et son Secrétaire général, Abdoulaye Israël Kpogomou, qui ont été suspendus de manière arbitraire de leurs fonctions et injustement traduits devant le Conseil supérieur de la magistrature, dans un climat de règlement de comptes, en violation flagrante de la loi (…) », a-t-il conclu.

Après avoir tenté sans succès de recadrer le procureur Abdoulaye Israël Kpogomou dans son récit, le président du CNT, Dr. Dansa Kourouma, s’est finalement tourné vers ce dernier pour lui faire des reproches.

Cependant, il s’est rendu compte que M. Kpogomou était loin d’être intimidé et a réaffirmé qu’il assumait ses propos. D’ailleurs, il a perçu l’intervention de Dr. Dansa Kourouma comme une menace. « Je suis un fils de ce pays, le CNT ne doit pas me menacer », a-t-il répondu tandis que certains conseillers du CNT tentaient de le calmer.

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