Depuis que la Guinée a été déclarée exempte de la maladie à virus Ebola, ses partenaires techniques et financiers n’ont eu de cesse de multiplier les efforts auprès de son gouvernement pour l’aider à se remettre de cette épidémie lourde de conséquences. C’est dans cette logique de relèvement post-Ebola que l’UNICEF a, à travers un financement de la Banque Mondiale équipé des centres de santé du pays comme celui de Balandou, situé à 10 km du centre-ville de Kankan. Il a bénéficié entre autres d’un microscope, de lits modernes d’accouchement, d’armoirettes, d’Echo doppler, du kit d’animation des enfants naissant avec des détresses respiratoires et beaucoup d’autres matériels et équipements pour les soins obstétricaux et néonatals d’urgence.
Les difficultés que les agents de ce centre de santé éprouvaient pour la gestion des femmes enceintes à terme, constituent désormais de tristes souvenirs. « L’équipement de notre centre de santé en nouveaux matériels a été un grand ouf de soulagement, car avant, nous étions sérieusement confrontés à des problèmes liés à la gestion des femmes enceintes qui venaient accoucher. Si par exemple, deux arrivaient en même temps, nous étions obligés de mettre l’une sur le seul lit et l’autre sur un plastique étalé à même le sol. Mais aujourd’hui, elles peuvent se coucher dans les autres lits pour se reposer en attendant leur heure d’accouchement », nous relate Mariame Sylla, sage-femme au centre de santé de Balandou.
Interrogées, les femmes enceintes dont certaines déjà mères, se sont également réjouies de cette assistance portée à leur centre de santé, car, disent-elles, les moments d’attente auxquels elles étaient auparavant soumises ne sont plus d’actualité. Elles ajoutent qu’elles y sont vite prises en charge. Ce qui leur permet d’aller vaquer à leurs activités quotidiennes. C’est du moins ce que nous explique Fatoumata Diallo, assise à la terrasse du centre de santé de Balandou et portant sa sixième grossesse de 9 mois.
« Avant, quand je venais ici pour la consultation puisque j’ai fait toutes mes six maternités ici, je m’asseyais et j’attendais impatiemment mon tour. Je pouvais adopter moult positions avant que mon tour n’arrive, surtout quand j’étais à un état un peu avancé. Dieu merci, quand je viens aujourd’hui avec cette grossesse que je porte, je suis vite reçue et traitée convenablement, car il y a maintenant plusieurs tables sur lesquelles on peut nous consulter avec d’autres matériels médicaux dont j’ignore le nom. Je remercie vraiment les partenaires qui sont en train de penser à nous en dotant notre centre de santé de matériels », se réjouit-elle.
Il faut également relever que ces nouveaux matériels ont contribué à la réduction du nombre de femmes référées à Kankan. Il s’agit par exemple des femmes enceintes qui s’inquiétaient de l’état de leurs grossesses. Mais aujourd’hui, l’Echo Doppler dont vient de bénéficier le centre de santé, permet de dissiper cette inquiétude. Dr Sakoba Bérété, Chef du centre de santé de Balandou se souvient de cette époque d’incertitude :
« A ma prise de service ici, on référait à Kankan les femmes enceintes qui se plaignaient du manque de mouvements de l’enfant qu’elles portaient puisqu’on n’avait pas le matériel indiqué pour y faire face. Il ne faut pas aussi perdre de vue les implications financières d’une telle décision pour les familles concernées, la fatigue pour la femme puisqu’elle y est amenée à moto. Aujourd’hui, grâce au gouvernement et à ses partenaires, nous avons l’Echo Doppler qui a été d’un grand apport pour nous et pour les femmes enceintes que nous recevons dans ce centre de santé. Il y a aussi d’autres matériels de qualité que l’on a reçus et qui sont en train de contribuer significativement à la qualification de nos prestations puisque tout bon médecin, en plus de la qualité de la formation, il y a aussi le matériel », précise-t-il avec un regard qui en dit long sur son soulagement.
Saa Momory KOUNDOUNO, UNICEF Guinée