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Le bras de fer entre gouvernement et SLECG se durcit : Un arbitrage du BIT ?

L’impasse est totale. Tout a mal commencé par cette démarche bancale d’affecter des syndicalistes en pleine période de négociations sur l’augmentation des salaires des enseignants pour casser le mouvement.

Il y a eu résistance et forts de leur légitimité populaire, les membres du groupe de Aboubacar Soumah ont pu rallier la grande majorité des enseignants à leur cause pour organiser un congrès électif à la sauvette, c’est-à-dire pas dans les normes.

La lettre adressée à l’inspecteur général du travail, dans les conditions normales, devait lui parvenir deux semaines auparavant, elle ne lui était arrivée que la veille du congrès, avec accusé de réception selon Alya Camara.

 A partir de là, il y a querelle juridique. L’inspecteur général du travail dit que le groupe de Aboubacar Soumah n’a pas tenu compte du code du travail, ce dernier soutient qu’ils ne sont pas régis par le code du travail, mais par la loi 028. Ensuite, le congrès organisé ayant été interdit par le gouvernement, il a eu lieu dans un local désaffecté, en l’occurrence une salle de classe. Cela est-il rédhibitoire ou pas ? Aussi, «le SLECG dissident» ayant pris des envergures nationales, le gouvernement, le chef de l’Etat, lui-même, fut obligé de négocier avec lui. On a même entendu Alpha Condé traiter Aboubacar Soumah comme un fils à lui, que ce qu’il ne savait pas, il en est maintenant édifié.

 On croyait que tout était rentré dans la normale pour une solution moins tranchée, mais hypocrisie et cynisme étant en jeu, Alpha croyait avoir fait comprendre à Aboubacar que la situation économique du pays ne pouvait pas satisfaire d’un coup à toutes les revendications, il pensait que ce dernier mettrait un peu d’eau dans son vin (de palme). Que nenni ! Celui-ci voyant les dispositions du président comme une faiblesse à lui être trop favorablement dans les négociations (il faut dire les choses telles qu’elles sont et appeler le chien par son nom) en a profité pour camper sur l’augmentation des 8 millions de francs, allant même jusqu’à fixer une date butoir, sous réserve de repartir dans une autre grève, et cela, à l’approche des examens. Mais cette attitude de Aboubacar Soumah pourrait encore s’expliquer par le fait que le gouvernement, parallèlement, a tenté de le court-circuiter en mettant les moyens logistiques, matériels et financiers à la disposition de l’autre fraction pour organiser les enseignants contre lui.

Les revoilà à la case départ. Le SLECG, version Aboubacar Soumah, remobilise les enseignants pour une éventuelle autre grève et rappeler qu’il est encore en vie. Si chacun reste camper sur sa position, une année blanche est inévitable.

Cas extrême : l’année blanche

Le gouvernement avalera une énorme couleuvre avec des pertes et des préjudices moraux incommensurables. Le SLECG risquera sa survie, sinon sa vie. Il y a pleins d’inconnues dans le jeu d’orgueil. On se demande si les parents d’élèves accepteront l’année blanche en victimes expiatoires sans s’insurger contre un camp ou contre l’autre. Dans un tel cas, l’histoire de la jarre de fer et la jarre de terre doit être évoquée, et elle ressemble bien à ce qui s’est passé à Fria.

L’Etat doit respecter ce qui a été convenu avec le SLECG et ce dernier doit comprendre qu’à l’impossible, nul n’est tenu. En tout cas, à entendre les dernières conclusions du FMI, croire mordicus par-dessus que ce gouvernement pourrait payer tous les travailleurs de la Fonction Publique à 8 millions est un leurre.

Un arbitrage du BIT est indispensable pour remettre chacun à sa place, d’un certain avis, puisque le groupe des Aboubacar Soumah n’a nullement confiance à l’arbitrage national, pas même à l’inspecteur général du travail. Dommage que les Guinéens en soient arrivés là.

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