« Les opérations de banque face au juge ». C’est sous ce thème que se tient la deuxième édition des « Journées du banquier », à Conakry. C’est une initiative de l’Association Professionnelle des Etablissements de Crédit de Guinée. Cette rencontre est placée sous la présidence conjointe du Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme et du Gouverneur de la Banque centrale de la République de Guinée.
Outre le Président de la Cour suprême, la cérémonie d’ouverture a connu la présence des membres du gouvernement et celle du Gouverneur de la BCRG. Elle mobilise les acteurs du corps judiciaire et du secteur financier guinéen pour échanger sur des questions de préoccupation majeure en vue de renforcer le climat des affaires en Guinée.
Dans son discours de bienvenue, le Président de l’Association Professionnelle des Etablissements de Crédit de Guinée a fait noter que les banquiers et les juges constituent des acteurs forment les piliers importants et fondamentaux de l’accélération du développement économique de la Guinée.
« Malheureusement, leur relation est parfois caractérisée par des incompréhensions sur fond de contestations à tort ou à raison par certaines décisions rendues par nos tribunaux. C’est fort de sa conviction de pouvoir contribuer à améliorer la qualité des relations entre ces deux acteurs majeurs que l’APB a souhaité organiser ces échanges dont l’un des principaux objectifs est de faciliter l’accès aux financements du secteur privé, notamment les PME. Je suis convaincu que ces échanges permettront d’aplanir les incompréhensions avec une meilleure prise de conscience des enjeux du contentieux bancaire en République de Guinée », a émis Sidi Mohamed Chérif.
De son côté, le Gouverneur de la Banque centrale de la République de Guinée a tout d’abord rappelé la principale mission de son institution : celle d’assurer la stabilité financière qui est une condition importante à une croissance économique forte, inclusive et durable.
De l’avis du Dr Karamo Kaba, cette stabilité financière dépend pour beaucoup de la capacité de notre système financier à résister aux chocs internes et externes en réduisant les risques d’une interruption du processus d’intermédiation financière laquelle perturberait durablement l’adéquation optimale des ressources.
« La conduite, ainsi que la réussite de cette mission nécessitent impérativement que les acteurs du système financier jouent chacun en ce qui le concerne son rôle », a-t-il enseigné.
Prenant la parole, l’Avocat au Barreau du Mali, Me Mamadou Ismaila Konaté, a soutenu que les problématiques bancaires sont essentielles pour la stabilité et le développement économique d’un pays.
« Quand une banque va bien, un pays va bien. Quand une banque va mal, un pays va mal. Et il ira de mal en pis. Entre les opérations bancaires et le client, il y a non seulement la loi, il y a le droit, mais il y a aussi et surtout la justice. (…). La banque, c’est le seul métier où on part très vite en prison du fait des autres, mais pas de son fait. Alors, faisons en sorte qu’aucun banquier ne soit inquiété dans ce pays. Faisons en sorte que les opérations bancaires se déroulent dans des conditions optimales », a-t-il lancé.
Pour sa part, le Gardes Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme a rassuré l’assistance que les messages tenus lors de cette session sont tombés dans de bonnes oreilles. Pour Alphonse Charles Wright, il était important tant pour les acteurs bancaires et ceux de la justice de se retrouver dans un espace d’échanges.
« Nous saluons cette initiative de l’Association Professionnelle des Etablissements de Crédit de Guinée du fait non seulement d’avoir pensé à cette méthodologie qui consiste à créer sans tabou des questions qui fâchent souvent, mais qui découlent de la mal compréhension du sujet ou de la matière compte tenu de la spécificité que cela commande », s’est réjoui le Garde des Sceaux.
Toutefois, il a formulé le souhait de voir les prochaines éditions des Journées du banquier s’étendre sur l’ensemble des acteurs de la chaine judiciaire, mais aussi sur les clients des banques.