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L’art de la forge à Kankan : un métier ancestral qui résiste au temps

Transformer le minerai de fer en Afrique, et notamment en Guinée, est une histoire de générations. Même si le métier tend quelque peu à disparaître de nos jours au profit du conformisme occidental, son importance reste capitale, notamment pour la fabrication d’équipements d’armement, d’outils agricoles et d’ustensiles de cuisine dans les sociétés traditionnelles et modernes africaines. À Kankan, les foyers d’apprentissage de ce métier sont nombreux. Nous nous sommes rendus dans l’atelier le jeudi 10 août 2023, l’un des plus grands de la région.

Nous sommes ici dans le quartier Banankoroda, le plus ancien quartier de Nabaya, situé à proximité du Grand marché Dibida et de la rivière Milo, un affluent du fleuve Niger, à Kankan. Il est 14 heures lorsque nous entrons dans l’atelier en bambou, recouvert de paille, du forgeron local Siaki Konson Condé. Nous sommes accueillis par une symphonie assourdissante de bruits. Nos tympans peinent à s’adapter à cette cadence.

Plus d’une dizaine de personnes, des enfants, des jeunes, des adultes et des personnes âgées, travaillent ici sous la direction de Siaki Konson Condé, le doyen de l’atelier, chaque jour de la semaine. Rassemblés autour d’un feu ardent, avec peu de dispositifs de protection, les jeunes apprentis s’occupent de la fonte des minerais de fer pour les transformer en état liquide ou en braises prêtes à être façonnées. Une fois cette étape terminée, la matière, rouge comme du sang, est envoyée sur l’enclume.

Trois adultes robustes et en sueur sont à l’œuvre. Tandis que l’un maintient le fer rouge avec fermeté sur l’enclume, les deux autres, armés de gros marteaux, lui assènent des coups violents les uns après les autres, jusqu’à ce que la matière prenne la forme désirée.

Enfin, la matière est remise au doyen de l’atelier, qui apporte ses touches finales pour parfaire le produit avant qu’il ne soit mis sur le marché.

Il est difficile de trouver un moment pour discuter avec ces hommes qui façonnent le fer dans cette forge. Néanmoins, Siaki Konson Condé tient à nous expliquer comment il a hérité de ce métier de forgeron : « C’est un héritage ancestral. Le métier de forgeron dans le Mandé était réservé aux Doumbouya, aux Kanté, aux Damans et à certaines castes de Camara. Cependant, notre grand-père s’y est adonné par passion et par amour. Il a donc appris auprès de ses maîtres, acquérant ainsi les notions et les secrets du métier. Mon père, mes frères, ma mère et moi-même, nous sommes tous des forgerons. Après l’avoir appris et enseigné, nos parents nous l’ont transmis en héritage. C’est ainsi que nous sommes nés dans ce métier, et nos enfants aussi naissent dans cette tradition, que nous les éduquons à perpétuer », explique-t-il.

Poursuivant son discours, notre interlocuteur nous informe également que : « Avec l’avènement des nouvelles technologies et de la mondialisation, nous ne pouvons pas rester à l’écart, même si nous travaillons encore de manière archaïque. Nous avons décidé de transformer notre forge en une entreprise familiale. Ainsi, nous diversifions beaucoup nos produits en fonction de la demande du marché. Par exemple, nous fabriquons des dabas, des machettes, des coupe-coupe et même des pièces utilisées dans la fabrication ou la réparation de véhicules de nos jours », confie-t-il.

Pour conclure, Siaki Konson Condé souligne quelques difficultés auxquelles lui et son équipe sont confrontés, avant d’attirer l’attention des autorités : « Notre plus grande difficulté réside dans le manque de financement substantiel. Nous travaillons dur pour gagner notre vie. Malgré nos efforts, nous sommes toujours contraints de nous limiter en fonction de nos moyens. Cependant, avec des financements adéquats et un accompagnement en termes d’expertise, nous pourrions révolutionner notre métier. Ce n’est pas impossible, nous pourrions également fabriquer des véhicules, voire des avions estampillés « made in Guinée ». Pour cela, nous avons besoin que nos décideurs aient confiance en nous et mettent les moyens à notre disposition », demande-t-il.

Il est important de rappeler une fois de plus que le métier de forgeron occupait autrefois une place prépondérante dans les politiques de gestion et de gouvernance des différentes sociétés de l’Afrique ancestrale.

Transformer le minerai de fer en Afrique, et notamment en Guinée, est une histoire de générations. Même si le métier tend quelque peu à disparaître de nos jours au profit du conformisme occidental, son importance reste capitale, notamment pour la fabrication d’équipements d’armement, d’outils agricoles et d’ustensiles de cuisine dans les sociétés traditionnelles et modernes africaines. À Kankan, les foyers d’apprentissage de ce métier sont nombreux. Nous nous sommes rendus dans l’atelier le jeudi 10 août 2023, l’un des plus grands de la région.

Nous sommes ici dans le quartier Banankoroda, le plus ancien quartier de Nabaya, situé à proximité du Grand marché Dibida et de la rivière Milo, un affluent du fleuve Niger, à Kankan. Il est 14 heures lorsque nous entrons dans l’atelier en bambou, recouvert de paille, du forgeron local Siaki Konson Condé. Nous sommes accueillis par une symphonie assourdissante de bruits. Nos tympans peinent à s’adapter à cette cadence.

Plus d’une dizaine de personnes, des enfants, des jeunes, des adultes et des personnes âgées, travaillent ici sous la direction de Siaki Konson Condé, le doyen de l’atelier, chaque jour de la semaine. Rassemblés autour d’un feu ardent, avec peu de dispositifs de protection, les jeunes apprentis s’occupent de la fonte des minerais de fer pour les transformer en état liquide ou en braises prêtes à être façonnées. Une fois cette étape terminée, la matière, rouge comme du sang, est envoyée sur l’enclume.

Trois adultes robustes et en sueur sont à l’œuvre. Tandis que l’un maintient le fer rouge avec fermeté sur l’enclume, les deux autres, armés de gros marteaux, lui assènent des coups violents les uns après les autres, jusqu’à ce que la matière prenne la forme désirée.

Enfin, la matière est remise au doyen de l’atelier, qui apporte ses touches finales pour parfaire le produit avant qu’il ne soit mis sur le marché.

Il est difficile de trouver un moment pour discuter avec ces hommes qui façonnent le fer dans cette forge. Néanmoins, Siaki Konson Condé tient à nous expliquer comment il a hérité de ce métier de forgeron : « C’est un héritage ancestral. Le métier de forgeron dans le Mandé était réservé aux Doumbouya, aux Kanté, aux Damans et à certaines castes de Camara. Cependant, notre grand-père s’y est adonné par passion et par amour. Il a donc appris auprès de ses maîtres, acquérant ainsi les notions et les secrets du métier. Mon père, mes frères, ma mère et moi-même, nous sommes tous des forgerons. Après l’avoir appris et enseigné, nos parents nous l’ont transmis en héritage. C’est ainsi que nous sommes nés dans ce métier, et nos enfants aussi naissent dans cette tradition, que nous les éduquons à perpétuer », explique-t-il.

Poursuivant son discours, notre interlocuteur nous informe également que : « Avec l’avènement des nouvelles technologies et de la mondialisation, nous ne pouvons pas rester à l’écart, même si nous travaillons encore de manière archaïque. Nous avons décidé de transformer notre forge en une entreprise familiale. Ainsi, nous diversifions beaucoup nos produits en fonction de la demande du marché. Par exemple, nous fabriquons des dabas, des machettes, des coupe-coupe et même des pièces utilisées dans la fabrication ou la réparation de véhicules de nos jours », confie-t-il.

Pour conclure, Siaki Konson Condé souligne quelques difficultés auxquelles lui et son équipe sont confrontés, avant d’attirer l’attention des autorités : « Notre plus grande difficulté réside dans le manque de financement substantiel. Nous travaillons dur pour gagner notre vie. Malgré nos efforts, nous sommes toujours contraints de nous limiter en fonction de nos moyens. Cependant, avec des financements adéquats et un accompagnement en termes d’expertise, nous pourrions révolutionner notre métier. Ce n’est pas impossible, nous pourrions également fabriquer des véhicules, voire des avions estampillés « made in Guinée ». Pour cela, nous avons besoin que nos décideurs aient confiance en nous et mettent les moyens à notre disposition », demande-t-il.

Il est important de rappeler une fois de plus que le métier de forgeron occupait autrefois une place prépondérante dans les politiques de gestion et de gouvernance des différentes sociétés de l’Afrique ancestrale.

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