« Chroniques migratoires et organisation sociale d’un peuple Soninké du Woulada ». C’est l’intitulé d’une œuvre littéraire de 196 pages, rédigée par Ladji Fodé Moussa Nabé et éditée par L’Harmattan Guinée.
S’inspirant de l’ouvrage intitulé « L’empire du Ghana : le Wagadougou et les traditions du Yéréré » des co-auteurs Germain D. et Diarra Sylla et des recherches de l’égyptologue Adama Dramé relayées par les propos des griots des Soninké, l’auteur mentionne que Soninké signifie habitant de Soni qui, lui-même est le diminutif d’Assouam, ville située sur les berges du Nil en Haute Égypte.
« Selon toujours ces mêmes sources, partis d’Asie Mineure, après plusieurs migrations qui les conduisirent successivement en Arabie puis, en Égypte où ils occupèrent les positions de princes dans les hautes sphères pharaoniques, traversant dunes et montagnes rocheuses, nos aïeux, les Soninké, vinrent s’établir dans l’empire du Ghana ; ce premier empire ouest africain qui exista du IIe au XIIIe siècle, qui eut pour capitale Koumbi Saleh, couvrant une partie de la Mauritanie, du Mali, et qui avait pour totem le serpent Wagadougou bida », a expliqué Ladji Fodé Moussa Nabé.
Poursuivant, il a rappelé que suite à la chute de cette première organisation sociale ouest africaine bien structurée, ces Soninké, désormais reconvertis à l’islam, iront s’installer dans ce vaste no man’s land verdoyant situé aux frontières entre le Mali, la Mauritanie et le Sénégal.
« C’est ce fleuve magique, le Sénégal et ses affluents qui serviront de cordon ombilical à nos aïeux, pour propager la religion musulmane à travers l’Afrique subsaharienne non encore islamisée. D’autres parlant Malinké comme tout autre Mandénka, ces ressortissants de Djidimaghan et Kadiara, zones situées autour du bassin du fleuve Sénégal, avaient une culture et une civilisation bien structurées et bien distinctes », a enseigné l’auteur.
En publiant cet ouvrage, deuxième du genre pour l’auteur, l’un des objectifs de ce livre est la recherche de cette identité socioculturelle de ces migrants Soninké que nous sommes, aujourd’hui disséminés à travers toute l’Afrique subsaharienne et dont malheureusement la plupart des filles et fils s’ignorent totalement.
« Or, soutient-il, la méconnaissance familiale peut conduire un individu à s’impliquer dans des conflits sociaux graves, voire tragiques, contre soi-même s’il ne prête pas attention. L’occasion est donc opportune pour vous révéler, suivant nos recherches corroborant avec celles de Makhtar Diouf de l’IFAN de Dakar, certains noms de famille apparentés à ces ressortissants de Djidimaghan et Kadiara. Ce sont: Bakayoko, Baradji, Batchily, Baro, Bayo, Cissé, Dabo, Diadoura, Diagana (Nabé), Dansoko (Camara), Doukara (Sanoh), Diagouraga, Dièssèrè, Dramé, Doukouré, Gassama (Diaby – Kallo), Guirassy (Fofana), Kakoro, Kaba Diakité, Kébé, Komah, Magané, Magassouba, Nimaga, Sakho, Diané, Soumaré, Souanou – Bérété, Soumbounou, Sylla, Sy, Sy Savané, Tandjigora, Tounkara, Touré, etc ».
Tout en mettant à profit cette éventuelle trouvaille, Ladji Fodé Moussa Nabé a suggéré, à l’image des frères et sœurs Soninké du Mali, du Sénégal, de la Gambie et ceux de la République Islamique de Mauritanie, la mise en place d’un organe consultatif dirigeant des Soninké de Guinée aptes à interférer dans la vie sociopolitique de nos différentes cités et plus tard dans celles de notre nation.
« S’il est vrai que les célébrités Soninké telles que Kaya Maghan Cissé de l’empire du Ghana, Karamokoba Diaby de Touba, Karamo Soumaïla Nabé et Karamo Fodé Moussa Bérété de Woulada, l’Almamy Samory Touré de Wassolon, Ahmed Sékou Touré et son compagnon Général Lansana Diané de Guinée, ATT du Mali, Ahmed Teejan Kaba de la Sierra Léone, Adama Baro de la Gambie, l’humaniste Ladji Sidafa Sanoh du Batè, et le ressortissant du Woulada l’entraîneur des Lions du Sénégal Aliou Cissé ont marqué leur histoire d’une empreinte indélébile, en parcourant cet ouvrage, vous apprendrez que c’est suite à l’alliance entre Karamoko Alfa Mo Labé et un des nôtres Sylla Maghan Maciréba dont la tombe se trouve dans l’enceinte de la mosquée centrale de Labé que l’islam fut imposé aux Djallonké et Dalianké du Fouta Djallon. Ce grand combattant musulman Soninké et sa troupe refusèrent leur important butin de guerre pour éviter une aliénation culturelle », a conclu l’auteur.