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Labé : le correspondant de l’AGP victime d’exactions d’agents de la gendarmerie

L’incident s’est produit dans la journée du mercredi 25 mars 2020 entre le carrefour Sassé et le rond-point de l’hôpital régional de Labé où trois pick-up de la gendarmerie étaient stationnés.

En service au gouvernorat, le correspondant de l’AGP (agence guinéenne de presse) a pris un coup de grenade lacrymogène dans le visage alors qu’il profitait de sa pause pour se rendre en famille pour manger. Plus grave, s’indigne notre confrère, c’est le fait qu’il n’ait jusque-là pas reçu la moindre compassion ou solidarité de ses collègues du gouvernorat, a appris Guinéenews.

«C’est hier aux environs de 14 heures lorsque je quittais le gouvernorat pour aller déjeuner à la maison que j’ai entendu des tirs vers le quartier Sassé et je me suis dit d’aller voir s’il n’y a pas de barrage. Mais arrivé à un certain niveau, j’ai aperçu des barrages et j’ai rebroussé-chemin. Ainsi, j’ai pris la route qui quitte le rond-point de l’hôpital régional pour le carrefour Sassé. Arrivé aux abords du rond-point de l’hôpital, trois pick-up de gendarmes ont surgi. Je me suis arrêté et ils m’ont directement demandé de me retourner. Ainsi j’ai éteint la moto et je me suis présenté en disant que je suis un journaliste en service au gouvernorat. Ensuite, ils ont dit c’est lui, c’est lui! J’ai montré mes mains et j’ai dit que je suis de passage. Car en ce moment, il n’y avait aucun manifestant dans les parages. L’un d’entre eux m’a dit d’allumer la moto pour aller. C’est dans cette situation que les autres ont pensé que je voulais les tenir tête. L’un des agents a ramassé deux pierres qui a coïncidé au démarrage de ma moto. Il a jeté la première pierre que j’ai esquivée. Ensuite, ils ont lancé une deuxième pierre qui n’est pas arrivé à mon niveau parce que c’était une grosse pierre. Et derrière moi, je les entendais dire, ‘’on ne l’a pas touché ; il faut le tirer à la tête’’. Devant la menace, je me suis dit de garer la moto et prendre le large pour me mettre à l’abri. Parce qu’il n’y avait qu’environs 10 mètres entre nous. Mais dès que je me suis retourné cela a coïncidé au tir et j’ai été touché au visage, précisément au-dessus de l’œil droit. Par la suite, j’ai allumé la moto pour quitter les lieux. C’est en ce moment que je les ai entendu dire, ‘’il n’est pas tombé, deuxième coup’’.  Et le temps pour eux de recharger le fusil, moi j’avais réussi à m’enfuir. Avec le coup que j’ai reçu au visage, je commençais à saigner de trop et j’ai pensé à me rendre directement au gouvernorat. Mais les gens m’ont aidé finalement à aller dans une clinique de la place… », a expliqué Saïfounlaye Diallo qui insiste qu’il s’agit bel-et-bien de la gendarmerie.

A la question de savoir si depuis son hospitalisation, il a été soutenu par le gouvernorat, la victime répond en ces termes : « le chef de cabinet m’a dit qu’il voulait venir à l’hôpital le matin mais, j’étais à l’ophtalmologie pour voir si mon œil n’est pas touché. Pour l’instant on ne s’est pas vu et je n’ai pas parlé avec le gouverneur. En ce qui concerne la prise en charge des frais, j’ai demandé à l’hôpital de les mettre au nom du gouvernorat et le chef de cabinet qui en est informé, l’a confirmé au médecin soignant », précise-t-il.

Face à cette autre exaction à l’endroit des hommes de médias, les journalistes de Labé menacent de se faire entendre dans les prochains jours.

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