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Labé : La multiplication anarchique des forages représente une sérieuse menace environnementale

C’est un secret de polichinelle, Labé à l’instar des autres villes de Guinée reste confronté à d’énormes soucis environnementaux. Cela serait dû en grande partie causé par les actions de l’homme sur la nature ; et l’implantation anarchique des forages serait en pool position. Depuis l’apparition de cette autre forme d’approvisionnement en eau, les populations de Labé et environs semblent être séduites. Ce, malgré les risques et inconvénients qui vont avec comme l’a constaté sur place Guinéenews.

De nos jours, Labé accueille sur son territoire environ 06 entreprises spécialisées dans le domaine et dont les sièges sont dans la commune urbaine. Par conséquent, les forages se multiplient une dizaine jour après jour, surtout en cette période d’étiage qui est visiblement « la foire » aux forages. Le tarissement des puits doublé de la rareté de l’eau de robinet sont entre autres les raisons qui poussent les citoyens à se tourner vers cette solution de rechange. Ce, malgré les conséquences et les dégâts que cette forte exploitation des eaux de profondeur cause à l’environnement.

« Comme on le rappelle souvent, la forte densité des forages dans une ville comme la nôtre n’est pas du tout bonne pour la nappe phréatique. Nous à l’environnement, nous préférons une forte densité de puits que la prolifération des forages. Cela, parce que les forages exploitent la nappe phréatique en profondeur. Donc ils accélèrent la descente de la nappe phréatique alors que les puits exploitent la nappe phréatique en surface et ça n’occasionne pas la descente de la nappe phréatique. Ça c’est en termes de conséquence » explique Mamadou Kobera Diallo, le directeur régional de l’environnement à Labé.

Doyen Amadou Baldé, fonctionnaire à la retraite résidant à Mairie (au cœur de la commune urbaine de Labé) appelle à l’implication des autorités pour freiner cet élan catastrophique. « Dans mon secteur chacun à un forage dans sa concession. Pourtant si je prends l’exemple de mon village c’est un seul forage qui alimente toute la communauté et personne ne se plaint. Même au niveau des radios on entend souvent dire que telle ou telle autre société peut faire un forage pour une dizaine de foyers ; c’est-à-dire qu’ils cotisent et exploitent un seul forage. Mais si chacun se permet de faire son propre forage, attendons-nous à des conséquences plus terribles que ce que nous sommes en train de vivre là car Labé n’avait jamais enregistré des températures similaires à celles que nous vivons actuellement. A ce niveau, l’implication des autorités est plus que nécessaire » estime t-il.

Interpellé hors micro des conseillers communaux conscients de la gravité de la situation reconnaissent les risques mais se demandent comment faire face à cette anarchie. Ce, parce que les négociations et les opérations de forage se font entre foreurs et clients loin des regards des autorités locales. Mais néanmoins, ils promettent d’aborder la question en conseil communal pour tenter de trouver des pistes de solution à ce problème environnemental.

Pour le patron du service de l’environnement de Labé, les causes sont multiples et variées. « C’est la rareté de l’eau qui fait qu’il y a assez de forages parce que dans les temps il n’y en avait pas. Maintenant s’il n’y a pas d’eau au niveau des puits, y en a pas au niveau des têtes de source et des cours d’eau, y en a pas au niveau des robinets parce qu’actuellement il y a souvent de rareté d’eau au niveau des robinets ; les gens sont obligé de faire recours aux forages qui sont de plus en plus dense malgré que les conséquences ne sont pas du tout apprécié par nous service de l’environnement. Donc, voilà un fléau qui impacte négativement sur notre environnement et la responsabilité est partagée » dénonce-t-il.

« Face à l’urgence, je profite pour demander à tous ceux qui habitent à côté des têtes de source de s’éloigner. De s’éloigner parce que c’est ça la source de la vie, c’est l’eau la source de la vie et la tête de la source, c’est la tête de la vie même », rappelle Mamadou Kobera Diallo, le directeur régional de l’environnement de Labé.

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