La crise est née à partir de la grève générale illimitée déclenchée par le syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée. Une grève qui n’a pratiquement pas été suivie par les enseignants du supérieur en général et ceux de l’université de Labé en particulier. Après avoir eu gain de cause, le bureau national du SLECG aurait entamé une campagne de renouvellement des bureaux au niveau des universités, a appris Guinéenews.
Une initiative qui a aussitôt créé une vive tension à l’université de Labé. Accusé de n’avoir pas voulu soutenir le mot d’ordre de grève du camarade Aboubacar Soumah, Mouctar Bah le secrétaire général du bureau syndical de l’université de Labé et son équipe sont décriés par un groupe d’enseignants qui réclame leur départ.
«M.Aboubacar Soumah nous a envoyé une lettre le 05 mars 2018 pour nous demander de rejoindre le mot d’ordre de grève. Notre général Mouctar Bah a dissimulé la lettre sans informer personne. En plus, le 17 mars après la suspension de la grève, le général Aboubacar Soumah nous a envoyé une autre lettre par rapport au renouvellement ou à la validation des bureaux au niveau des universités. Cette autre lettre n’a été communiquée que récemment. Après tout cela il nous a conviés à une réunion dont l’ordre du jour tournait autour d’une rencontre entre les universités à Mamou pour soi-disant implanter une coordination des universités. On a demandé les raisons de notre présence à Mamou. Il a dit que c’est pour tirer les leçons de la grève précédente. On a dit qu’on ne peut pas tirer de leçon d’une grève à laquelle on n’a pas pris part. C’est ainsi qu’on a demandé une assemblée générale pour un renouvellement ou une validation », explique Boubacar Bah, l’un des meneurs du groupe d’enseignants dissidents.
En l’absence de Mouctar Bah, on a pris langue avec Abdoul Karim Diallo l’un de ses bras droits : « j’ai personnellement échangé avec le secrétaire général adjoint du SLECG docteur Portos qui m’a dit on enverra à tous les recteurs des universités des correspondances pour le renouvellement ou la validation des bureaux. Tout en me prévenant: » mais je te préviens que les secrétaires généraux des universités qui n’ont pas suivi le mot d’ordre de grève seront tous remplacés y compris Mouctar Bah. » Quand il a parlé ainsi, j’ai réagi en lui disant que cela n’est pas juste. Entre-temps je me suis rendu à Conakry où j’ai été reçu par le secrétaire général Aboubacar Soumah à domicile. J’ai attiré son attention par rapport à cette communication du général adjoint. Il m’a dit que sincèrement telle n’est pas sa préoccupation majeure. Qu’il veut juste que le syndicat soit uni. Pour ce qui est de la lettre, il a précisé que c’est Fodé Camara, notre secrétaire administratif qui reçoit toutes nos correspondances. Si maintenant celui-ci n’informe pas son général qui est Mouctar Bah, qu’il ne pourra pas juger,» réagit-il.
En sa qualité de superviseur de la crise, Alpha Mamadou Cellou Diallo, le porte-parole du SLECG préfectoral de Labé tente de couper la poire en deux : « nous avons été conviés à l’assemblée générale pour la supervision. Une fois là-bas, on a compris qu’ils n’avaient pas pris le temps de préparer l’assemblée générale. Ainsi, les travailleurs les ont surpris en demandant la démission de tout le bureau. Directement, le bureau a démissionné à l’unanimité et ils nous ont confié tous les documents et la puce jusqu’à la mise en place d’un nouveau bureau. Après ils se sont disputés sur le mode d’élection. Certains ont demandé que ça soit à main levée alors que d’autres réclamaient le bulletin secret. Finalement, on a voulu aller au vote mais ils se sont disputés et on s’est quitté ainsi. Ensuite, on les a convaincus de se retrouver à nouveau pour une rencontre de réconciliation. Ainsi, l’ancien bureau a sollicité d’aller d’abord à la rencontre de sa base et c’est à cette rencontre qu’ils se sont convenus de la renaissance de leur bureau qui a démissionné publiquement. Je rappelle très bien et je pèse mes mots et je suis prêt à répondre partout où besoin sera. Donc, Niama Baldé, la secrétaire générale de l’union préfectorale a pris la décision de remettre ce bureau en place malgré leur démission à titre personnel » soutient le porte-parole du SLECG de Labé.
À ce jour, cette crise ne fait que s’enfoncer davantage car chaque partie campe sur sa position.
A suivre !