A Lalyabhé, on est frappé à première vue, par les activités de jardinage et les pépinières qui constituent les occupations principales des citoyens de la localité. La prolifération tous azimuts de ces jardins et pépinières est fulgurante.
Dans ce petit village situé à cheval entre Labé et Popodara, à seulement quelques kilomètres de la nationale Labé-Koundara, sur les berges de la rivière sala, cohabitent et se confondent jardiniers et pépiniéristes. Une fusion très rare de nos jours. Ici, qui n’est pas pépiniériste est jardinier et vice versa, faisant ainsi la particularité du village.
N’ayant pas d’autres métiers, ces Lalyabhés ont, depuis plusieurs années, jeté leur dévolu sur ces deux activités pour faire face aux défis de la vie quotidienne.
Mamadou Diouldé Kanté, revient ici, sur la genèse des pépinières dans son village : « je n’ai pas étudié. J’ai fait un peu l’aventure avant de revenir m’installer définitivement ici. Comme il faut vivre, il fallait trouver une activité. Et Dieu faisant, (…). Nous-nous intéressons beaucoup à la mise en place des pépinières ici, au sein du village. Il y a maintenant plusieurs années, des blancs sont venus ici, pour apprendre aux personnes intéressées, les procédés et les manières par lesquels ont peut réussir sa pépinière. (…). Ils ont formé des personnes et même apporté des variétés d’arbres, avant de repartir. A partir de là, les gens ont commencé à comprendre l’intérêt de cette activité-là. C’est une activité très difficile et à long terme. Mais c’est très rentable. En tout cas moi, depuis plusieurs années, je vis de cette activité. J’ai des plants fruitiers comme l’oranger, le manguier, le mandarinier, l’avocatier, ou encore le citronnier… et des arbres forestiers qu’on propose aux clients. (…). Pour le moment on s’en sort pas mal » souligne notre interlocuteur, avant d’ajouter que : » chez nous ici, chaque père de famille possède sa propre pépinière« .
Dans la même lancée, Sally Yéro Moussa soutient que » ici à Lalyabhé, nous faisons des pépinières en plus du jardinage. C’e sont nos deux principales activités ici. Nous sommes six voire sept personnes à faire des pépinières ici. Nous faisons des arbres fruitiers, mais aussi des forestiers pour le couvert végétal, sur les rives de la Sala. »
Des atouts exploités en fonction des moyens de bord
Dans ce village, pourtant très ambitieux, l’accompagnement manque. ‘’ Nous n’avons pas d’accompagnement. On travaille avec nos faibles moyens. Tout ce travail que vous venez de constater là, est fait à la main,’’ rappelle Mariama Dalanda Diallo une mère de famille très active dans le jardinage.
« La particularité qu’on a est que nous avons suffisamment d’eau. Le sol est aussi très propice à l’agriculture. Ce sont des atouts que nous exploitons. (…). Le problème est que nous manquons de moyens et de l’accompagnement. Si non on aurait doublé, voire même triplé nos rendements. C’est pourquoi, nous sollicitons de l’aide auprès des autorités pour davantage rayonner et dupliquer ces activités à travers les autres villages », sollicite Mamadou Diouldé Kanté.
Au vu de ces pépinières et des jardins de légumes à Lalyabhé, on peut dire, sans risque de se tromper, qu’avec des appuis et de l’accompagnement, ces braves personnes relèveront d’énormes défis.