Il est encensé par ceux-là mêmes qui, il n’y a pas si longtemps, le vouaient aux gémonies.
Je veux parler de ceux qui demandent aux autres ministres de quitter le navire, alors qu’ils continuent de siéger à l’Assemblée, grâce à un décret présidentiel.
Je veux parler de ceux qui dénonçaient le nombre de morts, les exactions et dégâts multiples, en l’absence de l’ouverture systématique d’une enquête pour déterminer les responsabilités.
Comme par enchantement, le peuple sans mémoire se gausse, félicite, prend acte… Alors que le débat est ailleurs.
L’information capitale contenue dans sa lettre, concerne la nouvelle Constitution qui remettrait les compteurs à zéro.
Ainsi, le Président Alpha Condé en exercice depuis 2010, pourrait renouveler son bail pour un nouveau 1er mandat de 6 ans, voire un second de la même durée.
In fine, il resterait à la tête du pays jusqu’en 2032. C’est tout l’enjeu, mais c’est non négociable.
Ceux qui parlent encore de « 3ème mandat » devraient savoir que c’est impossible avec la Constitution actuelle, quelles que puissent être les arguties juridiques et les manœuvres dilatoires.
Au demeurant, il s’agit de ne plus se perdre en conjectures dans un débat stérile et clivant.
Les 2 prochains scrutins programmés et impératifs sont les Législatives en 2019 et la Présidentielle de 2020. Tout le reste n’est que littérature et diversion politicienne.
Il n’est plus question de braquer les projecteurs sur 2020, et attendre sagement le 1er janvier 2021, comme le prétendent/suggèrent certaines personnes en mal d’inspiration et de culture politique.
Le Président de la République connait les revendications/désidératas de l’opposition, et attendra le dernier moment pour lâcher du lest, pour toujours garder une longueur d’avance.
De ce fait, la classe politique et les forces sociales doivent mettre la pression sur la CENI qui dispose de moyens conséquents, afin que les Législatives soient organisées cette année 2019.
Cette disposition rendrait caduque le plan B qui consiste à surfer sur le glissement du calendrier électoral pendant quelques années, au vu des revendications multiples liées au fichier, l’opérateur, le recensement général à reprendre, la finalisation des Communales, etc.
A ce jour, le temps joue pour le Président de la République, depuis qu’il est accompagné par une partie de l’opposition, malgré une désapprobation manifeste qui prend de l’ampleur.
5 mois après son installation, le compte à rebours des 235 jours fixés par la CENI au sortir de la retraite de Kindia, n’a toujours pas commencé.
Son chronogramme est assujetti au bon vouloir de l’Exécutif qui est sûr de perdre les élections, ainsi que les députés illégitimes, dont plus de 80% savent qu’ils ne seront pas reconduits.
Il devient nécessaire de recadrer les esprits malfaisants, et changer de paradigmes.
On ne peut pas défendre la Constitution et la fouler du pied dans le même temps, tout en appartenant à la même structure appelée : Front National pour la Défense de la Constitution.
On ne peut pas vouloir d’une chose et son contraire. Pis, il serait naïf d’opposer au Pouvoir la volonté de jouer les prolongations, après les avoir entamées soi-même.
L’adversaire, c’est le pouvoir en place. Mais à force de tergiverser, les partis politiques et les forces sociales vont finir par se dresser les uns contre les autres.
Nous avons plus que jamais besoin d’une Haute Cour de Justice, de moyens parlementaires pour contrôler l’action gouvernementale, et de la légitimité populaire. C’est le rôle de vigie par excellence.
L’exemple du Benin est révélateur à ce propos. L’opposition a accompagné le pouvoir avant de se retirer au dernier moment. Mais le coup était déjà parti.
Ce fiasco, issu d’une naïveté inqualifiable, a permis au pouvoir de dispose d’une assemblée monocolore plus que nécessaire et confortable. C’est ce qui se profile à l’horizon chez nous.
Aujourd’hui, notre pays est en danger, car le contrat de confiance est rompu à tous les niveaux.
C’est le lieu de féliciter le Kountigui de la Basse Côte, El Hadj Sekhouna qui a mis les pieds dans le plat, en choisissant le camp de la justice, de la vérité, de la dignité, et du peuple de Guinée.
J’ose espérer que les autres autorités morales et religieuses, s’inviteront dans ce combat patriotique.
Fodé Mohamed Soumah
Président de la Génération Citoyenne « GéCi »