Un jour après la sortie de la Sous-secrétaire d’État de l’administration Biden pour les affaires africaines, Molly Phee, c’est au tour de Mme Linda-Thomas Greenfield de souligner les faiblesses de la transition guinéenne. Revenant d’une mission qui l’a conduite au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée-Bissau, Mme Linda-Thomas Greenfield, ambassadrice des États-Unis, s’est exprimée sur la situation de certains pays africains.
Au Liberia, elle s’est fortement réjouie du transfert pacifique du pouvoir entre l’ancien footballeur et président George Weah et le président nouvellement élu, Joseph Boakai.
Après une brève introduction sur l’adoption de la résolution 2 719 des Nations Unies sur le financement des missions de paix, désormais dirigées par l’Union Africaine, l’ambassadrice Greenfield a répondu à quelques questions, dont une concernant la Guinée.
Elle a exprimé sa gratitude envers le Ghana qui a œuvré ardemment pour l’adoption de cette résolution, une question qui lui tenait particulièrement à cœur.
Il est à noter que cette résolution intervient à un moment où les missions de paix de l’ONU sont mises à l’épreuve dans de nombreux pays, de la République Démocratique du Congo au Mali, et dans le reste du Sahel, où l’armée française a été priée de cesser ses opérations et de quitter la région.
Question : Vous avez une grande expérience de la récente histoire des guerres civiles au Liberia, où vous avez été ambassadrice, et des situations d’instabilité, de coups d’État, en bref, de crises. En Guinée, il y a de sérieux doutes quant au fait que le régime actuel remettra paisiblement le pouvoir à un président démocratiquement élu. Comme vous le savez, l’instabilité, les crises et les guerres civiles surviennent lorsque le pays est fortement divisé et que les militaires n’obéissent pas aux règles. En tant que stratégie de prévention des conflits avant de songer à l’envoi d’une mission de paix, que recommandez-vous pour éviter à long terme toute instabilité ou trouble politique ?
Ambassadrice Linda-Thomas Greenfield : Merci pour cette question difficile, car c’est un défi que nous affrontons tous depuis de nombreuses années. Nous avons enregistré de nombreux succès, le Liberia en étant un exemple. Malheureusement, nous avons également connu des échecs, la Guinée en étant un exemple actuel.
Nous travaillons à renforcer la société civile en Guinée et à soutenir les citoyens ordinaires, espérant qu’ils tiendront leurs dirigeants responsables de leurs actes. Nous collaborons également avec ces dirigeants pour les encourager, les pousser, les exhorter, et parfois les orienter dans la bonne direction. C’est à peu près ainsi que cela se déroule en Afrique.
Comme je l’ai mentionné précédemment, nous avons connu des succès, mais il reste beaucoup de travail à faire pour continuer à promouvoir ces efforts. La corruption doit être dénoncée dès le départ. C’est le message que j’ai fortement transmis au Liberia, et c’est un message que nous transmettons actuellement dans toute l’Afrique.