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La non-assurance automobile en Guinée : vers une amorce de solution à ce problème récurrent

L’association professionnelle des assureurs de guinée (APAG), le fonds de garantie automobile (FGA) et le bureau national guinéen de la carte brune CEDEAO font front commun pour une campagne de sensibilisation sur l’obligation d’assurance automobile en Guinée. L’objectif est de mieux informer les usagers de la route de la nécessité de l’assurance automobile. Cette campagne qui s’est tenue aujourd’hui à Matoto a déjà couvert les étapes de Bambéto, Matam et Kaloum. Dans chacune de ces communes c’est la gare routière qui a servi de cadre à la tenue de l’évènement.

Devant la quasi indifférence dont font montre la plupart des usagers vis-à-vis de l’assurance automobile, les acteurs du secteur ont choisi d’aller au contact direct des propriétaires et conducteurs de véhicules terrestres à moteur, notamment les automobilistes, motocyclistes et conducteurs d’engins roulants. Aux dires des organisateurs, cette activité menée en partenariat avec l’union nationale des transporteurs routiers et la fédération syndicale professionnelle des transports et mécanique générale, va couvrir l’ensemble du territoire.

La tâche s’avère ardue au regard des problèmes qui existent entre assureurs et souscripteurs potentiels. Une situation caractérisée par de nombreux blocages qu’un long déficit de communication entre parties est venu accentuer. D’où les nombreux manquements et faiblesses constatés de part et d’autre qui ont généré à leur tour, incompréhensions, frustrations, scepticisme, méfiance et rejet. Il faut donc reconsidérer toutes ces approches caduques et improductives qui ont fait leur temps et montré leur limite, mais aussi, mettre en œuvre de nouvelles stratégies susceptibles de recréer la confiance mutuelle et induire un état d’esprit en faveur de la souscription volontaire. C’est cette nouvelle vision qui semble animer les assureurs à travers leurs structures respectives.

Le président du bureau exécutif de l’APAG a souligné dès le départ, la détermination de son institution à renouer le dialogue avec les souscripteurs potentiels. Pour lui,  l’objectif dévolu à ces séries de rencontres est de recueillir l’avis de chacun pour dresser un état des lieux sans complaisance. « Pour que ça marche dira-t-il, nous devons aller à la rencontre de nos partenaires, leur parler mais aussi et surtout, les écouter. Ainsi réussirons-nous à surmonter les énormes difficultés qui ont sclérosé le système des années durant.»

 Pour Ibrahima Camara, la profonde restructuration intervenue dans le secteur des assurances est un gage de leur détermination à rompre avec les anciennes procédures et obtenir des résultats tangibles et pérennes dans le court terme.

Il est regrettable de constater que notre pays continue d’être à la traine dans la sous-région. En termes de couverture d’assurance automobile, malgré l’évolution du parc, le taux actuel estimé se situe autour de 30 %. Les pays voisins qui ont engagé des réformes à la même époque que le nôtre pour booster le secteur, sont au-delà de 90%.

D’après nos assureurs, cet écart abyssal plombe leurs ressources financières et inhibent leurs capacités d’intervention. Ce qui serait à l’origine de bien de griefs portés à leur encontre. Dans chacune des communes visitées, cela leur a été clairement signifié. Bon nombre  d’intervenants ont motivé leur désamour pour les assurances par les difficultés rencontrées après accident et le manque de recours suite à des contentieux jamais aboutis.

C’est le substrat de toutes ces réserves que les assureurs s’engagent à inscrire dans leur nouvelle feuille de route pour restaurer, à travers l’APAG, la confiance effritée des citoyens, à leur endroit.

Toujours est-il que l’assurance responsabilité civile est passée dans nos lois. L’Etat, pour la protection des usagers, a soumis tous les détenteurs de véhicules terrestres à moteur à cette obligation, pour faire face à leurs responsabilités en cas d’accident contre tiers. De même il a ouvert le secteur au privé et permis la création de nombreuses compagnies d’assurance. Ces séries de réformes ont culminé avec la création du fonds de garantie automobile (FGA).  Un organisme public d’assurance à caractère social, sous la tutelle de la banque centrale, qui intervient sur un plan strictement humanitaire. En cas de non assurance, d’insolvabilité ou de délit de fuite de l’auteur. Dans ce cas de figure, les enquêtes suivent pour retrouver l’auteur à l’effet de rembourser les frais investis.

Gageons que cette initiative des assureurs augure de résultats appréciables.   Cela se vérifiera quand les usagers, convaincus d’accomplir un devoir citoyen exigé par la loi, assureront librement leurs véhicules, sans coercition aucune ; mais aussi, quand les assureurs à leur tour feront face, dans les délais requis, à leur obligation de prise en charge des victimes d’accident. Sans rechigner et sans faux-fuyant.

Là est toute la question. Un vrai défi à relever!

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