La migration irrégulière est une préoccupation mondiale. Si elle contribue à la « déstabilisation » de l’économie occidentale, elle fait perdre aux pays africains, notamment ceux au Sud du Sahara de vrais bras valides. Car beaucoup meurent dans le désert, dans la Méditerranée, pendant que d’autres ne trouvent pas leur compte dans leur pays de rêve.
C’est en ayant conscience de tous ces facteurs que l’Italie, pays qui accueille de nombreux migrants clandestins et l’Unesco, dans sa mission promotion de l’édification de la paix, l’élimination de la pauvreté, le développement durable ont organisé les 3 et 4 juillet 2019 une formation pour les journalistes guinéens sur la migration et la sécurité. Cette formation s’inscrit dans le cadre du projet « Autonomisation des jeunes africains en Afrique et lutte contre la migration irrégulière à travers les médias ».
Selon les chiffres officiels, parmi les pays pourvoyeurs de migrants clandestins en Europe, il y a neuf pays africains et la Guinée avec 7,2% occupe la troisième place derrière l’Érythrée (11,7%) et le Nigéria (21%). La Côte d’Ivoire occupe la 4ème place. La position de la Guinée parait beaucoup plus inquiétante, car les autres pays ont connu la guerre. Le Nigéria est victime du terrorisme et une population, selon le recensement de 2017, est de plus 190 millions d’âmes, alors que la Guinée n’a à peine 13 millions d’habitants.
Selon le diplomate italien en Guinée, les migrants clandestins ont fait que des migrants réguliers sont rentrés de l’Italie à cause de leur effet de déstabilisation de l’économie : « Il y a même des problèmes de migrants réguliers. Nous avons ouvert l’ambassade ici. J’ai rencontré plusieurs Guinéens qui rentrent d’Italie où ils étaient vraiment intégrés. Ils s’étaient installés et mariés avec des Italiens, mais ils rentrent en Guinée parce qu’ils ont perdu leur travail. Donc vous devez comprendre le facteur déstabilisant de l’économie que les migrants ont apporté où il y avait une dimension d’intégration en Italie ces dernières années. »
Pour donc lutter contre ce phénomène, l’Italie a adopté en 2016 « Fondo Africa », qui est un instrument financier visant à soutenir les interventions et à relancer le dialogue et la coopération entre l’Italie et les pays africains considérés comme une priorité pour les flux migratoires. Ce programme financier vise à lutter contre l’immigration clandestine et le trafic d’êtres humains à travers une série d’actions, notamment des campagnes de sensibilisation et d’information sur les risques liés à la migration.
Le projet d’autonomisation des jeunes africains, selon les organisateurs, cherchera à renforcer l’accès à l’information afin de sensibiliser l’opinion et obtenir une meilleure connaissance et compréhension au Sénégal, en Guinée, en Côte d’Ivoire, au Cameroun et au Nigeria. Il vise également à soutenir le journalisme professionnel et éthique et à développer les capacités des médias.
Ensuite, il cherchera à doter les professionnels des médias de la possibilité de produire un journalisme mieux informé qui cherche à informer plutôt qu’à enflammer le débat public sur la question. Cela, disent-ils, encouragera les journalistes à traiter de manière éthique avec les crises des communautés vulnérables et des réfugiés et à prendre en compte l’impact social de leurs récits.
« Des programmes spécifiques seront produits pour autonomiser les jeunes des groupes vulnérables et avoir accès à de nouvelles opportunités », fait-on savoir.