Les années passent et se ressemblent en Guinée où, tel un serpent de mer, le problème de la gestion des ordures à Conakry revient sans cesse dans l’actualité. Selon le constat fait par Guineenews ces derniers jours, les tas d’immondices ont repris place le long des artères de la capitale.
Et comme souvent, essentiellement, c’est au niveau de la décharge finale de Dar-Es-Salam que le problème se situe, même si les versions changent légèrement, selon les interlocuteurs interrogés par Guineenews.
En tout cas, Ecevit Ercan, le directeur du protocole et de l’information de la société Alport Conakry, affirme qu’il n’y a aucun problème avec Albayrak, la société turque qui opère dans le ramassage. « Il faut que la décharge finale soit ouverte, opérationnelle pour qu’on puisse transporter les ordures qui sont ramassées« , déclare-t-il.
Mais avant, notre interlocuteur tient à préciser que « nous sommes concernés uniquement par le ramassage des ordures dans les quartiers de Kaloum et le long des grands axes. » Et d’ajouter que « le reste est géré par d’autres sociétés. » Précisant tout de même, « qu’on intervient parfois, suite à la demande de l’ANASP, dans des quartiers dont nous ne sommes pas responsables« .
Une preuve de bonne volonté qui n’est visiblement pas assez bien comprise, s’agace M. Ercan qui fustige « la fausse croyance qui laisse entendre qu’Albayrak est responsable de toute la ville. »
À propos de la décharge, dont certaines sources pointent la fermeture comme la cause des ordures qui traînent à nouveau dans les rues de Conakry, du côté de la société PICCINI, on oppose une explication technique.
Au téléphone avec Guineenews, M. Moka, admet tout d’abord que « ces temps-ci, on est débordé par les ordures. » Avant d’expliquer le retard dans le ramassage des ordures par le fait que « c’est la saison des pluies. On est en train de curer les caniveaux. Il y a plein d’ordures qui sont dégagées des caniveaux, il faut les ramasser avec les ordures des ménages. C’est ce qui fait que ça s’est un peu entassé.«
Et de rassurer que cela ne va pas durer plus d’une semaine… Surtout « qu’au niveau de la décharge, il affirme qu’il y a de l’espace. Et qu’on est en train de dégager pour recevoir les camions« , insiste-t-il. Confirmant ainsi le problème d’accès à la fameuse décharge.
Même version recueillie auprès de l’Agence Nationale de l’Assainissement et de la Salubrité Publique (ANASP). En tout cas, selon l’assistant technique du directeur général de cet EPA, qui commence par admettre le constat général sur les tas d’ordures à travers la capitale.
Et comme le responsable de PICCINI, Souleymane Traoré, argumente : « à l’approche de la saison des pluies, nous prenons des mesures (…) nous avons multiplié les efforts pour dégager un site de relais. La partie que l’on a utilisée pendant la saison sèche ne pouvait pas continuer de recevoir les déchets pendant la saison des pluies. Donc, il y a une autre partie que l’on était en train de dégager, avec des voies d’accès un peu rétrécies. Cela fait que les camions observent un temps d’attente. (…) C’est pourquoi le temps d’attente des camions est passé de 10 minutes à 30 minutes. Ce qui s’est répercuté sur la chaîne… »
Ces explications prouvent, s’il en est besoin, que la fameuse décharge qui a de plus en plus de mal à avaler tous les déchets qui y sont acheminés reste un goulot d’étranglement dans le dispositif de la gestion des déchets à Conakry. D’où l’impérieuse nécessité d’accélérer le projet du centre d’enfouissement des ordures qui reste la solution la plus viable face à l’insalubrité.
Sans oublier la mise en œuvre de la stratégie de professionnalisation de la gestion des déchets pour le grand Conakry. Un document élaboré à l’initiative du gouvernement, selon l’assistant technique du directeur général de l’ANASP.