Rien ne va à la Direction Préfectorale de la Promotion Féminine et de l’Enfance. Cette direction traverse une crise depuis deux mois. Sans tête depuis dix ans, elle fait la convoitise de deux groupes de femmes qui se livrent actuellement une guerre de positionnement afin de la diriger. Bref, chaque groupe se bat pour prendre la tête de cette direction qui, jusqu’ici, est gérée par un intérimaire, en la personne de M. David Sakosso. Ainsi, l’ensemble des femmes balayeuses soutient une certaine Marie Madeleine Kamano, quand les enseignantes dans leur totalité, jurent par le nom de Mama Youla….
Pour en savoir plus, la Rédaction locale Guinéenews, informée de cette situation, a rencontré la principale actrice, Mme Marie Madeleine Kamano, celle par laquelle le conflit a dégénéré. Elle a accepté de nous livrer sa part de vérité.
« Vous savez, depuis dix ans, la Direction Préfectorale de la Promotion Féminine à Kissidougou n’a pas de directrice. Face donc à ce problème, le préfet nous a réunies pour nous informer que la préfecture de Kissidougou est trop grande pour ne pas avoir une Directrice Préfectorale de la Promotion Féminine. Les femmes, retrouvez- vous pour désigner une d’entre vous, celle en qui vous ferez confiance et qui pourra vous diriger. Séance tenante, nous nous sommes retirés avec toutes les communautés évoluant à Kissidougou, les femmes balayeuses, les partis politiques… pour arrêter un choix. Et le choix s’est porté sur ma personne. C’est ainsi que le préfet a écrit un courrier pour Conakry. Contre toute attente, la coordinatrice du RPG Arc-en-ciel et le Secrétaire général Chargé des Collectivités Décentralisées de Kissidougou se sont retrouvés pour s’y opposer. Comme quoi, je ne mérite pas ce poste. Alors, il faut prendre une autre femme. Ils ont défié l’administration pour choisir Mama Youla sans consulter le préfet. Ensuite, ils ont envoyé le dossier à Conakry en mentionnant que cette dame est le choix de toutes les femmes de Kissidougou. Alors que mon dossier a été transmis à madame la ministre de l’Action Sociale par le préfet. Parce que mon choix a été le fruit d’un consensus préfectoral. Le dossier de Mama Youla est venu en une seule copie sans ampliation. Le préfet n’a pas eu sa copie. Quand les femmes ont eu vent de cette magouille, elles ont réagi parce que cette femme n’est pas leur choix », a expliqué Mme Marie Madeleine Kamano.
Quant à Mama Youla, elle est catégorique et réplique : » j’ai été nommée le 13 avril 2018. Après ma nomination, je me suis présentée à l’autorité préfectorale le 23 Avril. M. le préfet, après avoir procédé à ma présentation, a ordonné à son secrétaire général chargé de l’administration, de prendre toutes les dispositions utiles pour faire la passation de service. Ce dernier sans plus tarder, a exécuté l’ordre qui lui a été donné. Malheureusement, le 25 Avril 2018, le jour de la passation, le même secrétaire général est venu dans la salle pour informer les invités du report de la cérémonie à une date ultérieure. C’était la sollicitation du préfet en déplacement à Faranah, dira-t-il. Dès son retour de Faranah, le préfet me dit qu’il n’a pas reçu de son département, l’ordre de m’installer. C’est ainsi que j’ai informé madame la ministre de l’Action sociale qui m’a dit qu’elle a déposé une copie de la décision au niveau du ministère de l’Administration du Territoire pour le préfet de Kissidougou. Un mois plus tard, je suis revenue voir le préfet. Mais hélas ! Jusqu’ici aucune suite favorable. Mon souhait le plus ardent, c’est la paix à Kissidougou. Je suis au regret de constater ce genre de fait qui est contraire aux valeurs démocratiques. Tout bon Guinéen doit lutter pour bannir le régionalisme et l’ethnocentrisme pour le progrès de la démocratie dans notre pays. »
De son côté, le préfet Mahamoud Cissé qui est au cœur de cette cacophonie, n’a pas manqué de nous livrer sa part de vérité : « un groupe de femmes est venu me rencontrer, j’ai refusé en exigeant la présence de toutes les catégories sociales, des femmes évoluant à Kissidougou. C’est ainsi qu’elles ont envoyé les papiers signés par toutes les catégories sociales. Elles m’ont envoyé une demande légalement préparée pour que je le transmette à madame la ministre de l’Action Sociale. Et c’est ce qui fut fait. J’ai transmis pour toute fin utile à Mme. la ministre puisque que c’est elle qui gère son département. Dans leur choix, elles ont choisi Marie Madeleine Kamano. Entretemps, il y a une note de service qui a nommé Mama Youla. Mais jusqu’aujourd’hui, je n’ai pas reçu encore officiellement ni du ministère de l’Action Sociale ni du ministère de l’Administration du Territoire une quelconque note. Ce sont eux qui doivent me transmettre la décision pour exécution. Je n’ai reçu aucun acte. J’ai alors ordonné à mes secrétaires généraux d’installer la femme malgré que je n’aie pas officiellement reçu les copies. C’est en ce moment que j’ai eu la réaction d’une centaine de femmes qui sont venues envahir la préfecture en disant que si jamais j’installe cette femme dans ce bureau, elles allaient caillasser ma voiture, mes bureaux et ma résidence. C’est en ce moment, je fais surseoir la décision en attendant de me référer à mon département et au département de l’Action Sociale. Vous savez, la paix prime sur tout. Quelle que soit la décision à appliquer, si elle doit créer un remous social, il vaut mieux la surseoir. Je pense d’abord à la paix avant d’exécuter l’acte en question. »