Les 5 opposants au changement constitutionnel, arrêtés lors de la manifestation du lundi 14 novembre viennent d’être libérés ce jeudi par le tribunal de première instance de Kindia, au terme d’un procès controversé, a-t-on appris sur place.
Malgré cette relaxe, les avocats des opposants se proposent d’interjeter appel, afin de laver l’honneur des mis en cause.
Sur les 5 membres du FNDC arrêtés, 2 ont été purement et simplement relaxés pour ‘’délits non constitués’’, et les 3 autres ont été condamnés à 4 mois de prison, dont 3 assortis de sursis.
Tous poursuivis pour ‘’participation à un attroupement interdit sur la voie publique’’, ces opposants au 3ème mandat pour le président Alpha Condé ont été tout simplement relaxés, au terme du procès.
Une décision du tribunal que maître Salif Beavogui, représentant du collectif des avocats en charge de la défense, des droits et intérêts des personnes interpellés dans les rangs du FNDC apprécie à sa juste mesure.
« Nous avons un sentiment de satisfaction totale, nous avons compris qu’il y a des magistrats qui sont en train de comprendre qu’il y a l’état de droit en Guinée. Depuis le 14 novembre dernier des innocents ont été arrêtés et conduits en prison, poursuivis pour attroupement. Alors qu’en réalité ce jour-là, la marche du FNDC n’était certes pas autorisée on a même pas besoin d’autorisation, c’est une information mais ils sont ressaisis et chacun a vaqué à ces occupations, mais comme le coordinateur régional du FNDC et les autres membres sont déjà visés d’ailleurs. Je demande qu’on leur colle la paix. Ce sont les citoyens qui sont en train d’exprimer leurs opinions. Aujourd’hui ils sont libres, nous avons décidé de relever appel parce que nous ne pouvons pas accepter. Lorsque les citoyens exercent des libertés fondamentales conformément à l’article 08 et 10 de la constitution continuent à être traqués, poursuivis, terrorisés, effrayés, emprisonnés et condamnés sur la base du faux, nous devons tous faire pour que vraiment la justice triomphe», a-t-il affirmé.
Présent à cette audience, le coordinateur national du FNDC Abdourahamane Sanoh n’a pas manqué de saluer le courage de ces collègues, mais aussi il leur demande de poursuivre le combat, jusqu’à la victoire finale.
«Vous savez très bien que malgré le verdict qui a été prononcé, je suis heureux et je voudrais féliciter ces jeunes héros et les exhorter encore de continuer le combat, et je veux rendre hommage à nos avocats et à tous mes collègues qui se sont battus pour que ces jeunes puissent recouvrer leur liberté. Il n’y aura pas de troisième mandat, pas de nouvelle constitution, pas de référendum et encore moins des glissements de calendrier», martèle le coordinateur national du FNDC.
Il faut rappeler qu’après passés plus d’un mois en prison, ces 5 membres du FNDC sont enfin libérés.