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Kindia : le maire élu de l’UFDG menace de coller un procès à l’imam Ratib

Depuis la sortie controversée de l’imam Ratib de Kindia sur l’accord politique du 8 août entre le RPG et l’UFDG, les réactions de désapprobation ne se comptent tant sur la toile que dans les états-majors de parti politique.

La dernière de cette avalanche de condamnations des propos du religieux, est celle du maire élu de l’UFDG, Abdoulaye Bah. L’intéressé a exprimé de vive voix son état d’indignation via un point de presse qu’il a animé ce vendredi 17 août à son domicile.

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«J’ai tenu à réagir par rapport à une situation inédite dans notre ville. Cette réaction porte sur les propos incendiaires graves de l’Imam de Tafory. Nous avons lu sur votre site internet hier nuit (Guinéenews, NDLR). Nous sommes à la fois choqués mais également heureux de savoir que dans notre ville  musulmane et chrétienne qu’il y a encore des notables, des imams, des sages qui tiennent de pareils propos concernant leurs fils et leurs filles. Moi, je pensais que la Guinée est une République laïque où tous les enfants sont unis autour d’une seule devise : travail, justice solidarité. Je ne pensais pas que la Guinée était une République ethnique, communautariste, régionaliste. Nous sommes très tristes et malheureux. Nous sommes très touchés par ce qui est arrivé et on pensait qu’on allait faire la promotion des enfants de ce pays à quel que niveau qu’il soit à travers la Guinée pour mériter l’appellation de citoyen Guinéen. D’entrée de jeu, c’est ce sentiment de tristesse couplé à une inquiétude en ce qui concerne notre volonté de vivre ensemble. Ce qui se passe inquiétant et préoccupant. J’ignorais que le régime démocratique à Kindia du moins  était soumis à la volonté d’un homme de la religion musulmane ou chrétienne. Je pensais que le régime démocratique qui est un système de gestion publique des affaires publiques qui met l’accent sur le choix des enfants à travers un processus électoral, était exempt d’intervention de citoyen d’une religion quelconque. Je pensais que le régime démocratique guinéen était fondé sur les lois et en l’occurrence le code électorale. Hier, on a entendu l’imam dire qu’ils ont le monopole du choix du maire issu des urnes. Cette  approche est amère. Nous avons peur pour nous-mêmes. Je me demande nous sommes quel peuple enfin. Chacun doit savoir qu’il y a une division de travail. C’est-à-dire l’État doit faire son travail, l’église et la mosquée doivent faire les leurs comme on le dit, rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu», a véhément condamné le maire UFDG de Kindia.

Au cours de cette conférence, le maire UFDG de Kindia a menacé de poursuivre l’Imam de Tafory en justice. «Ce que j’ai lu ici est extrêmement grave. Nous devons mesurer l’ampleur des propos des gens dans ce pays même si c’est en français. Ce qu’il a dit ne se dit pas dans une République où la laïcité est consacrée par la constitution. Nous sommes dans un Etat de droit régi par des lois. Par conséquent, si le monde entier est témoin des propos aussi graves de la part d’une sommité intellectuelle comme Elhadj Mamoudou Camara. Il est intellectuel. Il a dit que j’ai entendu qu’il a fait la législation islamique à la Mecque. En conséquence, on peut estimer qu’il est juriste islamique contrairement aux juristes de la langue française. Si un homme de droit islamique se hasarde à s’en prendre à un citoyen guinéen que je suis, qui exerce un droit qu’il tient des urnes à travers un processus électoral dans ma ville… Il me qualifie, moi, d’étranger dans ma ville natale. Moi, je suis né et grandi ici et il me dit être originaire d’ailleurs. Il va me le montrer très prochainement le territoire d’où je serais originaire. Si c’est le Mali, j’y retournerais, si c’est la Côte d’Ivoire, le Sénégal, ce n’est pas loin, j’y retournerais. Mais jusqu’à preuve du contraire, moi Abdoulaye Bah, je suis citoyen guinéen et je pensais être le maire de tous les citoyens de Kindia. Je ne pensais pas qu’il y avait encore des gens ici qui ignoraient encore que nous sommes un peuple. Donc, nous allons le (Elhadj Mamoudou Camara, NDLR) citer en justice. Mon avocat, Me Salif  Béavogui est en train de travailler. Elhadj Mamoudou Camara sera devant la justice de son pays, ici à Kindia. Puisqu’il n’est pas au dessus de la loi…», a menacé Abdoulaye Bah, très remonté.

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