La réunion de crise qui réunissait ce vendredi 10 août les militants du RPG Arc-en-ciel à leur siège en vue de définir l’attitude à adopter face au nouvel accord politique qui a été signé le 8 août entre la Mouvance et l’UFDG sur les communes litigieuses, a finalement tourné en violentes émeutes.
Il était 15 heures lorsque la tension est montée d’un cran au siège local du parti au pouvoir à Kindia. Très en colère, les jeunes du RPG ont manifesté leur ras-le-bol contre cet accord qui confie désormais les destinées de la commune urbaine de Kindia à l’UFDG. Ces jeunes frondeurs ont cassé des chaises, brûlé des pneus devant le siège de leur parti en signe de désapprobation de ce deal politique qu’ils trouvent ‘’injuste’’ de la part du chef de l’Etat.
«Nous manifestons parce que nous avons été insultés par le président Alpha Condé. Il nous a réduits à notre plus petite valeur à Kindia. Au moment où nous sommes en train de nous battre pour des éventuelles alliances, on apprend un communiqué quu annonce la signature d’un accord avec Cellou Dalein Diallo et qui attribue désormais la commune urbaine de Kindia à l’UFDG. Ce qui est inadmissible pour nous. On s’en fout de cet accord politique. Ce n’est pas un accord politique qui a amené Alpha Condé au pouvoir, c’est la Constitution. Le seul recours pour le président Alpha Condé, c’est de reprendre les élections à Kindia. Sinon il n’y aura pas de maire à Kindia. Aujourd’hui, nous avons fait des casses demain, il y aura des crieurs publics sur toutes les artères de la ville, et puis le dimanche, nous allons faire une grande mobilisation pour contester davantage cette fameuse décision», a affirmé Sékou Oumar Traoré, Secrétaire général de la jeunesse RPG Arc-en-ciel Kindia.
D’après ces jeunes, au terme des élections communales du 4 février dernier dans le pays, tout le monde savait que c’est le RPG Arc-en-ciel qui a gagné la commune urbaine de Kindia. Ce qui veut dire qu’il est impossible de donner la commune urbaine de Kindia à l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, l’UFDG.
Dans la ville, cet accord politique cristallise l’ire d’une importante frange de la population. Hormis les jeunes, quelques responsables locaux du parti au pouvoir s’insurgent aussi contre cette décision. Ils exigent tous à ce qu’on applique les résultats des urnes avant d’inviter le président Alpha Condé à reprendre ces élections.
« Nous préférons qu’on reprenne les élections au lieu de signer un tel accord dans le pays. C’est un choc pour toute la population de Kindia. Nous réclamons qu’on nous rétablisse dans nos droits. Ce que les magistrats et la CENI ont dit, c’est ce qu’on doit appliquer», interpelle Mamady Condé, le Secrétaire fédéral de la section Kindia 2.
Dans la ville de Kindia, cet accord est perçu d’un mauvais œil par beaucoup de citoyens, notamment les partis alliés qui se mêlent à la danse. C’est le cas de Aboubacar Kéita, membre de la NGR et conseiller élu. Celui-ci n’a pas laissé l’occasion filer, il s’est aussi exprimé en ces termes : « je l’ai toujours dit, d’accord en accord, on tue la loi. Trop, c’est trop ! Nous nous sommes battus à Kindia pour pouvoir récupérer la commune, on la récupère et comme par enchantement, on nous la retire par le biais d’un accord. On ne peut pas marchander Kindia. Car la commune de Kindia n’est pas marchandable.»