Créé depuis 1954, le service local des sapeurs-pompiers de Kankan semble être à l’abandon. Située au quartier ex aéroport dans la commune urbaine de Kankan, cette unité fait face de nos jours à d’énormes difficultés. En dehors du manque de casernes dignes de nom, s’ajoute l’insuffisance en termes de personnel mais surtout un manque criard d’engins roulants qui empiète leur capacité de mobilité sur les lieux sinistrés.
Rencontré par notre reporter, dans la matinée de ce mercredi 23 février 2022, c’est le commandant de ladite unité Adama Condé qui a tiré la sonnette d’alarme.
« Nous avons assez de difficultés. Kankan c’est 27 quartiers avec plus de 2 millions d’habitants, sans compter les communes rurales aux alentours. On ne possède que 2 camions dont un seul (1) seul est opérationnel. Le second est en panne de batterie », nous a-t-il confié d’entrée de jeu.
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En plus du nombre insuffisant, l’unique camion dont disposent les sapeurs pompiers de Kankan est d’une capacité très faible. Poursuivant, il ajoute : « Ce camion fait 2.500 litres. Quand nous allons en intervention, on travaille avec une pression qui fait au minimum 200 litres par minute. Quand on fait le calcul, on s’aperçoit aisément qu’on ne peut même pas faire 13 minutes d’intervention. Mais vu l’engagement du personnel, on arrive à circoncire beaucoup de cas d’incendie sans faire appel à des renforts puisque de toute façon, on en a pas. Il faut qu’on fasse souvent plusieurs va et vient au fleuve pour nous ravitailler en eau. Le plus souvent, tout ce que nous parvenons à faire, c’est d’empêcher les incendies de se propager d’une concession à une autre », a-t-il indiqué.
Plus loin et fort de son expérience le commandant de l’unité des sapeurs pompiers de Kankan, ne manque pas de faire certaines propositions de solutions, avant de lancer un appel à l’aide : « A Kamsar et à Sangarédi, les autorités de la SEG ont installé par exemple ce qu’on appelle des poteaux ou des bouches d’incendie. Partout dans les grandes villes d’Afrique ou du monde, on en trouve. Quand les pompiers arrivent, ils branchent leurs raccords sur ces poteaux, en ce moment, on ne peut pas être en manque d’eau car on se ravitaille à travers la canalisation de la SEG. Seule l’usine du projet coton est dotée de ces poteaux à Kankan même s’ils ne sont pas fonctionnels. Si la population manque d’eau, ce ne sont pas ces poteaux qui en auront. Donc il est nécessaire de penser à cela, surtout pour les nouveaux quartiers qui sont urbanisés actuellement. Nous sommes un service qui ne génère pas de recettes. Nous demandons à toutes les personnes de bonne volonté, les autorités mais surtout à la mairie dont nous relevons directement et qui a tendance à nous oublier de penser à nous en termes de budget. Nous ne demandons pas d’argent en espèce, mais on a besoin au moins d’une dizaine de camions dont six camions d’incendie, 4, ambulances, 2 citernes d’appui et des agents pour leur entretien, c’est tout», a-t-il conclu.
A noter qu’en cas d’incendie, les interventions des sapeurs pompiers de Kankan sont généralement jugées inutiles ou tardives par les sinistrés qui préfèrent plutôt placer leurs espoirs sur la solidarité des voisins.