Les jeunes enseignants contractuels et communautaires de Kankan, ont de nouveau manifesté leur colère ce mercredi 26 avril 2023. Très tôt dans la matinée, munis de leurs pancartes, et affiches, ils ont pris d’assaut la devanture des bureaux de la préfecture pour revendiquer encore une fois de plus, leur « intégration sans condition » à la fonction publique mais également le paiement de leurs arriérés de salaire (6 mois pour certains et 7 mois pour d’autres).
Tout au long de ce sit-in qui aura duré quelques heures, les grognards, au nombre d’une centaine, n’ont pas cessé de scander des slogans et brandir des pancartes hostiles aux autorités éducatives qu’ils suspectent de vouloir les rouler dans la farine.
On pouvait entendre ou lire des messages comme : « A bat les cadres corrompus ! Pas de paie, pas de cours et pas d’examen. Nous avons faim ! Vive notre intégration à la fonction Publique !
« Nous sommes confrontés à beaucoup de problèmes, nous les jeunes enseignants contractuels et communautaires. Nous sommes en classe depuis le début de l’année mais nous ne sommes pas pris en charge et nous ne sommes pas payés. Alors que l’année scolaire est presque finie, donc nous sommes sortis pour exprimer nos difficultés et exiger que nos arriérés de salaires ne soient payés. L’heure n’est plus aux pourparlers mais aux actes concrets », nous a confié Laye Camara, le coordinateur régional des enseignants contractuels de Kankan.
Avant de prévenir que : « Cette fois-ci, nous n’allons pas nous laisser faire. Si nous ne sommes pas payés, il est très probable que nous allons prendre des mesures encore plus drastiques pour revendiquer nos droits. »
Alors que les autorités éducatives face à leurs menaces de boycotter la tenue des prochains examens, ont décidé d’entreprendre une purge aux faux diplômes dans leurs dossiers ce, pour tenter d’éradiquer des mauvais grains et juguler le nombre total d’enseignants contractuels s’élevant à près de 19 000 personnes.
Poursuivant il ajoute que : « Les authentifications des diplômes c’est une très bonne idée. C’est d’ailleurs ce qui a été décidé avec le ministre Guillaume Hawing. Nous sommes d’accord que pour réduire le nombre, il faut authentifier les diplômes, afin que cela puisse faciliter notre intégration à la fonction publique, mais entre-temps, nous resterons mobilisés et débout pour revendiquer nos droits », a t il conclu.
En retour les autorités administratives notamment le préfet Kandia Mara et les représentants de la direction préfectorale de l’éducation de Kankan, ont tous rassuré les jeunes grognards que : « tout est en train d’être fait pour décanter le nombre des enseignants contractuels, éradiquant de la liste, les potentiels détenteurs de faux diplômes. La mission qui est venue pour la paix a dit que parmi vous, il y en a qui ne sont pas des enseignants et que certains ne connaissent même pas l’alphabet. Voilà pourquoi le ministre demande à ce qu’on authentifie les diplômes. En ce moment notre inspecteur est en route pour Conakry pour aller déposer ces diplômes des contractuels de la région», ce sont ces propos des responsables pédagogiques de l’inspection régionale de l’éducation qui ont mis fin aux environs de 12 heures, à ce sit-in, des jeunes enseignants contractuels et communautaires à Kankan.
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