Le procureur de la république près le Tribunal de première instance de Kankan, Aly Touré s’est exprimé ce lundi 17 mai 2021 sur l’arrestation du prédicateur et imam, Nanfo Ismaël Diaby.
Dans une déclaration rendue publique aujourd’hui, le procureur Aly Touré a affirmé que le célèbre promoteur de la prière en langue Maninkakan, est aujourd’hui placé sous mandat de dépôt en attendant son procès qui devrait s’ouvrir dès ce mardi 18 mai.
« Nous avons entendu le suspect Nanfo Ismaël Diaby. Nous lui avons aussi notifié des charges qui pèsent contre lui à savoir des troubles rapportés par le ministère du Culte (Secrétariat général chargé des Affaires religieuses, ndlr). Il a aussi des manquements aux dispositions réglementaires. Les gens pensent qu’il est arrêté parce qu’il prie en malinké.
Mais non, il n’est pas imam attitré le jour de la fête. Il n’en faisait pas partie. Les lieux de prière aussi, son domicile n’en faisait pas partie. Il fait sa prière à sa façon sans la rendre publique. Ça n’intéresse pas les autorités.
Mais quand, c’est le contraire, nous agissons. En présence de son avocat aussi, nous lui avons notifié qu’il sera placé sous mandat de dépôt et sera en détention jusqu’au jour de son jugement qui aura lieu ce mardi« , a-t-il indiqué.
Cependant, joint au téléphone, l’avocat de Nanfo Ismaël Diaby, maître Saif Béavogui, soutient que son client « a été arrêté arbitrairement. Car, les décisions des autorités religieuses contre Nanfo sont en ce moment attaquées devant la cour suprême. Alors tant que cette juridiction n’a pas tranché, ces décisions ne sont pas applicables« .
En réponse, Aly Touré assure que « le fait de saisir la cour suprême n’est pas suspensive de l’application de ces décisions des autorités du pays. C’est un recours administratif que son avocat à fait devant la cour suprême. Cette cour ne s’est pas encore prononcée. Donc, jusqu’à preuve du contraire. Les actes pris contre Nanfo sont en vigueur« .
Le jour de son arrestation, ses proches ont dénoncé l’absence de convocation encore moins de mandat et l’usage de la force notamment des gaz lacrymogènes à son domicile, le procureur justifie. Pour le procureur : « c‘était une situation de flagrant délit. Alors, il fallait agir d’urgence. Nous regrettons que ce jour des enfants soient présents. Nous le regrettons amèrement. Mais, on était en flagrance. Donc les officiers ont utilisé les moyens conventionnels pour intervenir« , s’est-il défendu.
Enfin, à la question de savoir si la justice ne serait pas en train d’être instrumentalisée par les autorités politiques et religieuses de la place, le procureur Aly Touré répond : »moi, je suis chargé d’appliquer les décisions prises par les autorités administratives« .