Lundi 20 mai 2019, à la barre du tribunal criminel de Dixinn, Alpha Souleymane Baldé, l’opérateur économique kidnappé en 2016 avant d’être libéré après paiement d’une rançon de 105 mille dollars, faisait face à ses présumés ravisseurs. Si certains des accusés ont reconnu les faits à l’audience du 24 avril dernier, ce lundi, ils ont tous dit qu’ils ne connaissaient pas Alpha Souleymane Baldé.
De son côté, Alpha Souleymane Baldé n’a pas pu répondre à la question à savoir qui des trois accusés présents à la barre – deux autres accusés ont pris la fuite depuis l’enquête préliminaire – il a reconnu durant l’otage. « Je ne peux pas le savoir parce que j’étais cagoulé », a dit la partie civile qui dit avoir finalement fini par reconnaître par leurs voix et leurs odeurs. Alpha Souleymane croit donc que c’est le nommé Lamine Kanté qui l’a le plus torturé. C’est avec lui (Kanté) qu’il a échangé en anglais. « Quand ils m’ont arrêté, ils m’ont fait monter dans ma propre voiture où il y avait quatre personnes. Nous sommes allés jusqu’à Nongo, vers Morykantéya. C’est là qu’un autre véhicule est venu me prendre vers une destination que je saurais connaître puisque ma tête était couverte de cagoule… », a expliqué l’homme d’affaires.
Lamine a pourtant dit qu’il n’a jamais pris part à une quelconque prise d’otage et qu’il ne comprend pas du tout la langue anglaise. Mais, sous le feu des questions de l’avocat de la partie civile, il a fini par lâcher que c’est Mohamed Sidy Diallo – un temps présenté comme le frère d’Alpha Souleymane Baldé – qui a provoqué « cette affaire de kidnapping ». Et d’ajouter : « il m’a dit de mentir sur cette opération de kidnapping ».
Dans ses explications à la barre, Alpha Souleymane Baldé a aussi indiqué qu’il n’est lié à aucun de ses ravisseurs qui l’avaient kidnappé alors qu’il venait juste de finir sa prière un soir du mois d’août 2016.
Les deux avocats de la défense ont voulu demander la comparution de celui qui a payé la rançon. Mais ils ne sont finalement pas tombés d’accord sur cette demande. Me Abou Camara, l’un de ces avocats, estimant finalement que ce n’est pas nécessaire. De leur côté, l’avocat de la partie civile et le procureur Daouda Diomandé ont estimé que cette comparution ne peut plus être faite dans la mesure où les « accusés ont déjà reconnu avoir perçu la rançon ».
À la fin de la confrontation entre la partie civile et les accusés, le tribunal a mis fin aux débats pour renvoyer l’affaire au 3 juin prochain pour les plaidoiries et réquisition.