Dans un communiqué daté de ce lundi 10 mai 2021, les avocats des détenus arrêtés après les violences post-électorales de 2020, ont dénoncé l’« immixtion » de l’Exécutif dans les dossiers judiciaires.
Dans son communiqué publié le 7 mai, le gouvernement, à travers son porte-parole, a annoncé la fin de l’instruction du dossier opposant le ministère public et Ousmane Gaoual Diallo, Ibrahima Chérif Bah, Cellou Baldé, Abdoulaye Bah, Etienne Soropogui et autres. Une annonce qui, selon les avocats, devait être faite par le procureur de la République.
« Le seul constat que l’annonce de la clôture de l’instruction préparatoire ait été faite par le Gouvernement et non par le Procureur de la République à qui la loi confère ce rôle, suffit à démontrer de la manière la plus éloquente l’ineffectivité, voire l’inexistence de la séparation des pouvoirs et jette un doute sérieux sur l’indépendance des Juges, particulièrement dans cette affaire.
Comment comprendre en effet que ce soit le porte-parole du Gouvernement qui annonce la fin de l’information judiciaire alors qu’on affirme à cor et à cri que le Pouvoir Exécutif s’interdit de s’immiscer dans le traitement des dossiers pendants devant la Justice ? » s’interrogent les avocats des détenus politiques.
Revenant sur le cas des personnes libérées pour non-lieu, les avocats soutiennent que cette libération n’est qu’une opération de communication : « En réalité, le Gouvernement a voulu faire uniquement de la communication pour la communication en perdant de vue qu’une procédure judiciaire obéit, en termes de communication, à des règles spécifiques qui s’accommodent très mal d’une communication purement politique. En fin de compte, en voulant crédibiliser une procédure judiciaire qui en a véritablement besoin, on a contribué à la décrédibiliser davantage. »