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Journée internationale des prisonniers politiques : Etienne Soropogui droit dans ses bottes

Dans le sillage de la journée internationale des prisonniers politiques, célébrée chaque 17 avril, Etienne Soropogui, en prison depuis bientôt six mois, a fait une déclaration au vitriol contre le système politique guinéen. Le président du mouvement “Nos Valeurs Communes” fustigeant les conditions de détention à la maison centrale qui, selon le document transmis par ses proches, «ne changeront absolument en rien mon engagement et ma détermination à me battre pour la démocratie et à rester fidèle à mes valeurs ». Guineenews vous livre le document tel que reçu par la rédaction.

Chers compatriotes,

Je voudrais profiter de l’occasion que m’offre la journée internationale des prisonniers politiques pour vous faire part de certaines valeurs auxquelles je crois fermement.

Ni la pression de l’incarcération encore moins les stigmates qui peuvent éventuellement y être associés n’auront raison de ma détermination et de mon engagement à demeurer un être révolté contre les offenses devenues récurrentes faites aux principes démocratiques et de l’état de droit qui sont pourtant les fondements de notre république.

Depuis bientôt six mois, nous sommes embastillés dans la forteresse du tyran, avec ses restrictions et ses inhumanités, rendues délibérément infestes, insalubres et surpeuplées pour nous faire subir des épreuves en croyant que ces épreuves vont nous détourner de la voie que nous croyons juste.

Pour ma part et quel que soit le prix à payer et le temps que je mettrai ici, cela ne changera absolument en rien mon engagement et ma détermination à me battre pour la démocratie et à rester fidèle à mes valeurs.

La question pour moi, ce n’est pas de sortir ou de rester en prison, d’être condamner ou de ne pas l’être, de me soustraire ou de chercher à atténuer une éventuelle sentence, la question pour moi, c’est qu’à l’issue du procès auquel je tiens fermement, est de pouvoir démontrer qu’il est légalement et moralement inacceptable de se livrer à des intimidations en suivant ses démons intérieurs pour s’accrocher et s’éterniser au pouvoir même s’il faut marcher sur des cadavres.

Ce procès doit servir de tribune internationale y compris avec des avocats étrangers (Africains et Européens) pour faire le procès de la présidence à vie (troisième mandat) et de ses conséquences sur la stabilité et l’image de notre pays, pour que plus jamais en Guinée, personne ne fasse de sa GLOIRE PERSONNELLE UNE CAUSE NATIONALE.

La réalité, c’est moins nos personnes qui sont visées par cette grotesque et monstrueuse machination.

Nous sommes un échantillon pour jauger et mettre à l’épreuve notre endurance collective à accepter la misère, la tyrannie et l’oppression.

Nous sommes un échantillon pour étouffer toutes velléités séditieuses devant l’imposture.

Sous de fallacieuses accusations de fabrication d’armes de guerre, c’est une stratégie savamment montée pour démontrer qu’ils ne faibliront pas devant le « péril » que peut représenter notre éveil de conscience.

La prison avec ses stigmates et la peur qu’elle engendre est utilisée pour briser les esprits engagés.

La peur de la prison apparaît de ce fait comme un frein dangereux à la lutte pour se débarrasser des dictatures.

Il faut refuser d’avoir peur de venir en prison pour ses opinions et ses convictions.

Cela devrait plutôt être perçu comme un honneur.

Je préfère être lâchement détenus par mes adversaires que d’être mon propre geôlier-sous le coup de ce qui ressemble à une incarcération en liberté dans ce vaste pays qui est devenu une vaste prison

Etienne Soropogui

Président du parti Nos Valeurs Communes

Texte Transmis par son avocat

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