Sur son propre terrain, à la Maison de la Presse, ce 3 mai, il y a eu match entre Alpha Condé et sa propre presse. L’attaquant de pointe Sanou Kerfalla Cissé, le président de l’URTELGUI, a été nettement dominé et muselé par les interventions et attaques rugueuses de son ancien coéquipier. Face à Amadou Tham Camara de l’AGUIPEL, Alpha a mis plusieurs tacles glissés manqués pas très réguliers pour le déstabiliser, l’empêcher de poser son jeu et prendre le dessus. Tout cela s’était déroulé devant un spectateur de marque, Cellou Dalein Diallo, le chef de file de l’Opposition républicaine, qu’on n’a pas entendu intervenir. Mais le voir là au moment aussi significatif pour la démocratie guinéenne et le voir en conciliabule public avec Alpha Condé est quelque chose de positif.
Alpha a semblé remporter la première partie, et pour cause, Il y avait anguille sous roche, la presse avait une grosse doléance en réserve, ce qui l’a un peu gênée dans les entournures pour ne pas sortir tout son jeu. On ne discutaille, on ne tergiverse pas avec celui qui tient les cordons de la bourse, les moments sont durs et les nouvelles exigences salariales pèsent lourd.
Concernant le mauvais classement de la Guinée par RSF, la pierre d’achoppement, Guinéenews avait dit deux mots de réprobation à RSF sur la 101ème place attribuée à la Guinée, l’an passé. Comme Alpha a feint de laisser sa mémoire à la maison et que Tham ne lui a pas rappelé cela, il a continué à les accuser de ne rien faire pour défendre l’honneur de leur pays.
Quant au classement de cette année, si la Guinée a perdu 3 places, tout le monde est responsable, Alpha est le premier, c’est lui « Allé lé Djö », qui a déclaré devant les délégués de la presse francophone qu’il fermerait toute radio qui donnerait la parole à Aboubacar Soumah. Pour cela, le carton jaune était largement mérité ! Les journalistes aussi ont aussi poussé la gendarmerie à la faute quand celle-ci avait mis le grappin sur un des leurs qui n’avait pas autant à se reprocher. Donc, si Alpha n’avait pas dit ce qu’il ne devait pas dire devant des journalistes étrangers, la gendarmerie n’allait pas commettre la gaffe d’arrêter un journaliste, ce qui a poussé les journalistes à mordre la ligne rouge d’aller manifester bruyamment dans leur antre pour exiger sa libération pour être mal rossés. Il faut souligner au rouge que les journalistes ne sont pas des manifestants ni des partisans politiques ou des activistes de la rue. Dès qu’un journaliste montre sa couleur politique dans ses propos ou écrits ou certaines images, il se trahit. Les cartons jaunes sortis pour les journalistes et les pandores sont justifiés. Perdre 3 places dans cette affaire, c’est s’en tirer à bon compte, d’un certain avis.
Mais depuis ces échauffourées à l’escadron 3, aucune indemnisation n’a été faite pour les matériels endommagés et pour les soins des journalistes blessés. Dans cette acrimonie, Alpha ne pense pas vraiment que les journalistes guinéens allaient s’auto-flageller de plus en se dressant contre RSF, qui a pris fait et cause en leur faveur. C’est irréaliste.
Cependant, il est vrai que dans certains pays mieux logés dans l’enseigne que la Guinée, il se passe des choses peu catholiques. Alpha ne cite que la Mauritanie mais le Sénégal, dont des blogueurs ont été mis en prison pour un montage calomnieux, et qui n’est pas mal classé, a tiqué le président guinéen pour faire des reproches à la presse guinéenne.
Ceci étant, il faut mettre la balle à terre. Alpha a raison, la presse guinéenne n’a pas tort. Il y a des efforts à exiger de part et d’autre, n’est-ce pas, Tibou ? Si la subvention attendue venait, la presse lui promet de ne pas être alimentaire, de ne dire que ce qu’elle voit et ce qu’elle peut montrer ou prouver par A+B pour ne pas être taxée de presse alimentaire ou partisane. Cela lui conviendra certainement pour revenir à ses bons sentiments ?