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Journalistes condamnés sur la base du code pénal : l’indignation du syndicat de la presse privée

La décision du tribunal de première instance de Kaloum, condamnant hier mercredi 13 janvier  les journalistes Ibrahima Lincoln Soumah, Sidi Diallo et Thierno Madjou de la radio nostalgie FM, sur la base du code pénal guinéen ne passe pas. En tout cas pas chez les professionnels des médias. En témoigne la déclaration faite à cet effet par le syndicat des professionnels de la Presse Privée de Guinée (SPPG) ce jeudi 14 janvier 2021 à cet effet. Guineenews vous  propose ci-dessou l’intégralité ce document reçu par la rédaction.

Déclaration du SPPG sur la décision du juge Abdoul Gadiry DIALLO du TPI de Kaloum condamnant des journalistes de la radio Nostalgie Guinée.

C’est avec indignation que le syndicat des professionnels de la Presse Privée de Guinée a appris ce mercredi 13 janvier 2021,  la décision condamnant des journalistes de la radio Nostalgie Guinée à 2 mois de prison avec sursis et au paiement d’une amende de 500.000 GNF chacun.

En effet, depuis deux ans, les journalistes Ibrahima Lincoln Soumah, Sidi Diallo et Thierno Madjou Bah étaient poursuivis pour diffamation par sœur Marie Louise Barry, Directrice de l’école des jeunes filles Saint Joseph de Cluny sis à Kaloum. Cette assignation est intervenue après que ces journalistes ont reçu dans leur émission  »Africa 2015 », un enseignant de ladite école qui a dénoncé des décisions de licenciement abusif prise  par la direction et des prétendus cas de viol répétés au sein de cet établissement d’enseignement scolaire.

Vu le  contexte dans lequel nos confrères ont été mis en cause, l’on se rend compte aisément qu’ils étaient dans l’exercice de leur métier. En pareille circonstance, si la personne qui se sent diffamée décide de porter plainte, le juge saisi du dossier doit avoir pour référence, la loi 002 qui dépénalise les délits de presse en République de Guinée. Mais très malheureusement, nous avons été surpris de constater que le juge Abdoul Gadiry DIALLO a plutôt condamné les journalistes cités ci-haut sous l’empire de la loi pénale. Fidèle à l’une de ses principales missions qui consiste à défendre la liberté de la presse, le Syndicat des Professionnels de la Presse Privée de Guinée demande à ce que cette décision à la fois liberticide et juridiquement infondée soit purement et simplement rangée dans les tiroirs des couloirs judiciaires. Le SPPG demande à tous les hommes de médias de se mobiliser contre cet acte qui, en réalité, n’est qu’un coup d’essai pour ceux qui veulent museler la presse dans notre pays. Si cette condamnation à la prison avec sursis passe aujourd’hui, ils prononceront demain une peine à la prison ferme. La menace est d’autant plus réelle que 3 autres journalistes ont leur dossier pendant devant le même tribunal de Kaloum. Il s’agit de Youssouf Boundou SYLLA de Guinée news, Moussa Moïse SYLLA d’inquisiteur et Ibrahima Sory TRAORE de Guinée 7, tous poursuivis dans l’affaire dite « Nabaya gate », également pour diffamation. Pour marquer notre désapprobation totale à cette décision illégale, nous allons mener une série d’actions qui commencera par un sit-in devant le tribunal de première instance de Kaloum.  Et, si rien n’est fait pour annuler cette faute judiciaire qui devrait pousser celui qui l’a prise à la démission pour sauver l’honneur de la noble profession de magistrat, nous annonceront d’autres actions encore plus énergiques.

Pour terminer, le SPPG réaffirme son soutien aux journalistes mis en cause dans cette affaire qui sent de la manipulation et tous les autres confrères inquiétés pour avoir mené un travail de journaliste.

Vive la liberté de la presse pour que vive la démocratie.

Conakry, le 14 janvier 2021.

Le SPPG

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