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Joe Biden signe un décret de sanction contre la Guinée

C’est par une « proclamation présidentielle »  signée le 22 décembre par le président américain Joe Biden que la Guinée – avec le Mali et l’Ethiopie – sont exclus de l’accord commercial qui permettait aux exportateurs guinéens de vendre des produits sans payer des droits de douanes sur le très lucratif marché américain.

« La désignation de l’Éthiopie, de la Guinée et du Mali en tant que pays d’Afrique subsaharienne bénéficiaires aux fins de l’article 506A de la loi sur le commerce prend fin à compter du 1er janvier 2022.»

Joe Biden, président des Etats-Unis

Quoique l’impact économique directe de cette décision ne soit pas significatif pour le Guinéen moyen, la sanction de la Guinée est un signal fort de l’administration américaine qu’elle mettra la pression sur la junte militaire d’organiser des élections et de faciliter le retour des civils au pouvoir en Guinée.

Selon les chiffres du ministère du commere des Etats-Unis, les importations américaines de marchandises en provenance de la Guinée s’élevaient à 9 millions de dollars en 2019, une hausse de 58 % (3 millions de dollars) par rapport à 2018, mais en baisse de 86 % par rapport à 2009. Les principales catégories d’importation selon le système harmonisé des douanes à 2 chiffres,  en 2019 étaient surtout du minerais (2 millions de dollars), or et diamants (1 million de dollar),  poisson et fruits de mer séchés ou salés (706 000 dollars).

Par contre en 2019, les Etats-Unis ont exporté vers la Guinée 128 millions de dollars de marchandises – surtout des véhicules, produits chimiques et machines. La Guinée achète aussi des Etats-Unis 22 millions de dollars de produits agricoles notamment du riz, de la viande, des condiments alimentaires… Le déficit commercial de la Guinée vis-à-vis des Etats-Unis est de 118 millions dollars en 2019.

L’AGOA (African Growth and Opportunity Act), est une loi votée en 2000 par le Congrès américain,  pour encourager la production et l’exportation – surtout agricole et manufacturière – de l’Afrique vers les Etat-Unis. Les conditions attachées à cet accord exigent des pays africains qu’ils respectent quelques critères tels que définis par le gouvernement américain : économie de marché, normes de travail définies par l’Organisation internationale du travail (OIT), abolition du travail des enfants, respect des droits de l’homme, politique anticorruption, mesures de protection de la propriété intellectuelle, lutte contre le commerce illicite, le blanchiment d’argent et le terrorisme. Les coups d’Etat ont entrainé automatiquement la suspension du Mali et de la Guinée.

L’Ethiopie quant à elle, est accusée de violation de droits de l’homme dans la guerre contre les séparatistes togréens – est celle qui  a le plus profité de l’AGOA en encourageant les entreprises – chinoises surtout – à construire des usines et exporter vers les Etats-Unis. L’Ethiopie a ainsi grâce à l’’AGOA engragé environ 100 millions de dollars en « espèces sonnantes et trébuchantes » par an selon Vanda Felbab-Brown, codirectrice de la sécurité africaine du Brooking Institue. L’AGOA a généré directement des emplois pour environ 100 000 personnes, principalement des femmes du sud de l’Éthiopie travaillant dans des usines textiles qui exportent vers les États-Unis.

Mais malheureusement faute de véritable politique de suivi en Guinée, les importations totales des États-Unis de produits agricoles en provenance de notre pays n’ont totalisé que 253 000 dollars en 2019.

 

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