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Jamal Khashoggi : pour avoir cru en la démocratie du tout-puissant

Le cas de ce journalise montre à suffisance que la démocratie n’est pas une science exacte et que travailler pour un grand journal américain ne met pas à l’abri. L’Arabie Saoudite était exaspérée et aveuglée par ses critiques vitriolées, qui mettaient à nue et à l’eau les réformes et les changements audacieux de Mohamed Ben Salman (MBS). Khashoggi avait-il pris les réformes de MBS pour ouvertures démocratique véritables pour lancer ses ballons d’essai, ou y était-il allé carrément dans la dentelle, du premier coup, personne ne le sait mais le lèse-majesté avait aveuglé Ryad à tel point que rien n’était calculé avant qu’un « interrogatoire trop musclé n’ait causé l’irréparable par des éléments incontrôlés », comme le pense Donald Trump, pour trouver une porte de sortie pour MBS. Crédit photo : ABC57.com.

Ce qui a poussé Khashoggi à venir entrer de son propre chef dans la souricière reste une énigme. Avait-il eu les assurances et garanties des Etats-Unis ou de la Turquie auparavant ? Cette question se pose puisque juste auparavant, les USA avaient obtenu la libération inconditionnelle (qui était peu évidente) du pasteur John Andrew accusé par la Turquie d’avoir trempé dans la tentative du putsch de 2016, et qui était condamné à de longues années de prison (20 ans, si on n’abuse). Pour Jamal Khashoggi, rien, donc, ne pouvait lui arriver mais par mesure de prudence, il était entré au consulat de l’Arabie Saoudite avec une montre connectée, dit-on, si bien que tout ce qui se disait était enregistré depuis l’extérieur par les Turcs.

Pourquoi les Turcs ont, alors, attendu si longtemps, si tard, pour clabauder sur l’affaire ? Y avait-il des calculs obscurs de politiques, comme le disent certains analystes et observateurs proches du dossier, à moins que Ankara n’ait attendu que le crime soit totalement accompli pour le faire connaître de manière indéniable.

Tel semble être le cas, puisque l’Arabie Saoudite, après avoir tout nié depuis le début, a fini par reconnaître que le gars est mort, mais aux USA, les autres du Congrès et du Senat ne s’arrêtent pas là, ils veulent savoir où est le corps…  La révélation risque de faire tollé. Il y aura  clivage entre la Maison Blanche, qui tient à maintenir les accords sur les 110 milliards de dollars, et le Congrès et le Senat, qui risquent de tout remettre en question.

Les pays occidentaux, les garants de la démocratie, sont dans leurs petits souliers. Après avoir hésité un bout dans l’indécision, ils viennent de déclarer leur non participation au « Davos du désert » qui doit mettre une enveloppe de 500 milliards en jeu. Donald Trump, lui, ne semble pas trop s’encombrer de fioritures diplomatiques et démocratiques. Les 110 milliards de dollars comptent déjà dans les calculs du « Midterms », cette fameuse évaluation de mi-mandat des performances économiques. L’on dira ce que l’on voudra dans cette affaire, des « Fake News », le contrat déjà signé le restera. Trump a les moyens de le maintenir, déjà qu’il n’aime pas trop les journalistes, quitte à condamner ce qui s’est passé avec des mots plus toniques que jusqu’à présent, sous la pression du Sénat et du Congrès. Et comme rien ne peut prouver que MBS est le commanditaire de cette opération, puisqu’il a au moins 18 « cascadeurs politiques » prêts à sauter comme fusibles, cette affaire va ressembler à une tempête dans un verre d’eau.

Que l’on ne s’étonne pas d’apprendre que certains de ceux qui  se sont retirés en plein jour de ce « Davos du désert » y retournent, la nuit. L’argent ouvre toutes les portes, même les portes de la morale.

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