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Interdiction des manifestations : Le cas du maire de Dixinn Samba divise l’UFDG

L’interdiction des manifestations publiques à caractère politique devenue quasi-systématique à Dixinn divise l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG). En cause, cette commune est parmi les deux circonscriptions de la capitale guinéenne où le maire est issu du principal parti de l’opposition.

C’est la manifestation des « Sekoutoureistes » interdite et réprimée le samedi 28 septembre 2019 qui relance le débat sur le sujet. Ces manifestants dispersés et interpellés pour certains organisaient une marche dans le cadre de la commémoration du 28 septembre, date du vote du non historique de la Guinée au projet de communauté du colon français d’alors.

Si l’interdiction de la manifestation a été mal prise à l’UFDG, les explications fournies pour motiver la décision ont encore fait plus mal. Le maire Samba Diallo, dans sa lettre réponse, invoque l’interdiction faite par le ministre de l’Administration du territoire sur instructions du Premier ministre, Kassory fofana.

Il n’en fallait pas plus pour provoquer l’ire de certains membres et responsables de son parti. Très remontés, ces derniers disent toute leur déception de voir le maire qu’ils ont choisi obéir à l’exécutif au détriment de son propre parti. Le débat circonscrit dans les médias a été très clivant et gênant même par endroit pour le parti sur les réseaux sociaux.

En témoigne cette publication faite par le député uninominal de Gaoual et coordinateur de la cellule de communication de l’UFDG sur le réseau social Facebook et certains commentaires qu’elle a suscités. Sur sa page Ousmane Gaoual Diallo publie : « Le devoir de solidarité est un impératif à l’UFDG ». Et en réaction, un cadre du parti commente : « Par rapport à quoi et à qui ? en tout cas si c’est lié au maire de Dixinn, moi je vais le dénoncer avec vigueur.  On ne peut dénoncer la violation de la loi faite par le PRAC (Professeur Alpha Condé ndlr) et son gouvernement et permettre que ceux de l’opposition le fassent… »

Dans les échanges, le député s’appuie sur une disposition du code des collectivités en vigueur, plus précisément la Section 2 du chapitre VII. Dans cette partie de ladite loi titrée « le contrôle sur les décisions et les actes », le vice-président de la commission Loi à l’assemblée nationale cible l’article 71 qui indique en quatre points comment : « l’Etat exerce un droit de contrôle sur les actes suivants des collectivités locales… »

Et de conclure plus loin que « (…) Le représentant de l’Etat peut attaquer les actes des autorités locales par voie de recours juridictionnel » et que  « ce recours peut être assorti d’une demande de sursis à l’encontre de l’exécution de l’acte attaqué ».

Seulement, il n’y a pas que cette partie de la loi sur les collectivités qui traite des relations entre l’Etat et les collectivités. Juste avant, l’article 70 du même code des collectivités stipule que : « le contrôle ne se présume pas ; il n’existe que dans les mesures et les limites fixées par la loi. Lorsque le contrôle a été exercé dans des conditions illégales, les autorités locales peuvent contester les mesures prises par la voie de recours administratif ou juridictionnel ».

Un passage que les critiques du maire Samba exposent allègrement, sachant sans doute qu’il n’est plus en phase avec l’article 10 de la constitution guinéenne qui consacre le « droit de réunion, de manifestation et de cortège » pour les citoyens en Guinée.

Ce n’est pas la première fois que cet élu de l’UFDG est dénoncé dans ses agissements. En décembre 2018, sur ses ordres, le président du Bloc Libéral, Faya Millimonou, avait été interdit de s’installer pour observer sa grève de faim.

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