Un non voyant du nom d’Abdoulaye Doré vient de réaliser un miracle, en réalisant une plantation de 7 hectares d’anacardes dans le village de Kéouléonta, situé à trois kilomètres de la commune rurale de N’Zoo dans la préfecture de Lola, sans aide de personne, il vient de réaliser une plantation de 7 hectares dont les premiers plants seront bientôt en maturité, a-t-on constaté sur place.
Interrogé par la rédaction locale de Guinéenews, Abdoulaye Doré affirme à notre micro qu’il était chauffeur avec la société pétrolière Elf, puis Sonit pêche. Il transportait du poisson à Bamako, en Sierra Léone et à N’Zérékoré.
« Après, j’ai eu un contrat au Liberia avec la société et en 2012, j’ai eu des problèmes de vision, j’ai tout fait mais je n’ai pas eu la solution ainsi je suis rentré à Lola ma ville natale. Quand je suis venu, j’ai été au centre ophtalmologique de Macenta. Ils ont dit là-bas que c’est un problème de tension oculaire dont le traitement est long. Après tous ses essais, je me suis retourné pour venir m’asseoir pour attendre Dieu et je me suis demandé qu’est-ce qu’il faut faire maintenant je ne peux plus conduire », dit-il.
Puis de poursuivre: « Alors je me suis lancé dans le commerce, j’ai été à Abidjan voir une grande sœur, demander de l’aide, parce que mes enfants sont trop petits d’abord et j’ai dit je veux importer les aliments de volailles en Guinée. Cela n’a pas marché, parce que les gens prenaient mais ils ne payaient pas la dette, c’est pourquoi j’ai laissé ça. Comme la grande sœur envoyait les semences de palmiers, elle m’a demandé est-ce que tu peux faire quelque chose dans l’agriculture. Et directement j’ai dit oui. J’ai demandé 10 hectares à mon oncle maternel à Keoulonta. Après deux jours, ils ont donné les 10 hectares à condition qu’après chaque récolte d’anacardes, je paye 500 milles francs guinéens. J’ai commencé à planter en 2018, les premiers ont été brûlés par le feu et j’ai pris le courage de planter encore. Aujourd’hui j’ai sept hectares et cette année le feu n’a pas touché ma plantation », a-t-il narré.
Notre interlocuteur dit ne vivre plus que pour l’agriculture
« Malgré mon état d’aveugle, je sais travailler parce que j’ai appris avec mon grand père qui était le plus grand planteur de Lola l’expérience que j’ai eue avec lui, ça est dans ma tête, c’est ça que je mets en pratique. Je n’ai pas eu de l’aide de la part de qui que ce soit malgré que je sois aveugle, c’est moi seul qui ai commencé, sans aide avec mes propres moyens et techniques. Quand je veux aller au champ mon premier enfant qui a 14 ans et ma femme ce sont eux qui m’accompagnent et ils retiennent tout ce que je fais et ils commencent bien le champ.
Mon état de non voyant m’encourage surtout quand j’apprends à la télévision que le président s’est lancé dans l’agriculture moi je me suis lancé aussi. Je veux être un exemple pour les non voyants et je demande aux non voyants de ne pas voir leurs handicaps comme un frein à la vie. Si Dieu te ferme une porte, il t’ouvre une autre.
Je demande aux personnes handicapées de cesser de mendier dans la rue tout le monde peut travailler. Si tu ne vois pas, ne dit pas que tu es mort, tu peux travailler et apporter quelque chose à l’humanité. Je demande aux personnes de bonne volonté de venir en aide pour étendre ma plantation et je demande au gouvernement de venir en aide pour que je puisse aller plus loin ».