Dans la nuit du samedi au dimanche 06 août 2023, des pluies diluviennes se sont abattues sur Conakry et ses environs, causant d’énormes dégâts matériels et la perte de vies humaines à Manéyah Tafory, dans la préfecture de Coyah. Environ 180 ménages ont été touchés par les dégâts, et un jeune homme a perdu la vie en tentant de secourir des personnes prises au piège par les eaux. Heureusement, 168 personnes ont été secourues à l’hôpital préfectoral de Coyah et au centre de santé de Manéah.
Parmi les dommages matériels, deux ponts importants reliant les communes de Coyah, Kouriah et Manéyah ont été détruits. De plus, une école primaire et secondaire a subi des dégâts partiels.
Le voisinage a observé que bien que ce soit la première fois qu’une telle catastrophe se produise, les inondations ne sont pas rares dans la zone de Khalo. Ils pointent du doigt l’occupation anarchique des cours d’eau comme l’une des principales causes de cette tragédie.
« Pour la première fois au moins, la pluie est tombée pendant quatre jours successifs avant qu’il n’y ait des inondations, mais cette fois, en une seule nuit, nous avons été témoins de cette catastrophe. Tout le monde sait que le mois d’août est caractérisé par une pluviométrie abondante, il est donc vraiment préoccupant de voir ce qui se passe. Si une telle catastrophe s’est produite en une seule nuit, que réserve la fin du mois d’août aux habitants ? En grande partie, cette situation découle des constructions anarchiques. Les gens ont obstrué le passage des eaux, ce qui les a dispersées et a permis à certaines eaux d’entrer dans des propriétés qui ne sont même pas en bordure », a déclaré Véronique Tiranké Leno, avant d’interpeller les autorités à prendre des mesures pour remédier à la situation : « L’État doit vraiment agir, car nous sommes dans la pauvreté et cette situation ne peut pas perdurer. »
Le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation a averti que le mois d’août connaîtra une forte abondance de pluies à Conakry et dans ses environs. Il appelle les citoyens ayant construit de manière anarchique sur les cours d’eau et les canaux d’évacuation à libérer les lieux. Il demande également aux élus locaux de renforcer la sensibilisation contre les constructions illégales : « Nous appelons les citoyens qui ont construit de manière anarchique sur les cours d’eau et les canaux d’évacuation des différentes zones avoisinantes de Conakry à libérer les lieux, car c’est la période hivernale. Nous demandons également aux élus locaux, aux conseils de quartier, aux districts et aux conseils communaux de renforcer encore davantage la sensibilisation auprès des personnes qui entreprennent des constructions de façon anarchique. »
Il est urgent de prendre des mesures pour prévenir de telles catastrophes à l’avenir, en s’attaquant à l’occupation anarchique des cours d’eau et en sensibilisant davantage la population aux risques liés aux constructions non réglementées. L’État et les autorités locales ont un rôle crucial à jouer pour protéger la vie des habitants et leurs biens face aux dangers naturels comme celui-ci.