La saison des pluies s’annonce plutôt mal à Faranah où le fleuve Niger prend sa source. Dans la nuit du dimanche 1er à lundi 2 juillet, une forte pluie diluvienne s’est abattue sur la population de Faranah provoquant une inondation dans les quartiers de Dandaya, Mosquée et Tonkolonko II.
Pendant 9 heures d’horloge (de 20heures à 4 heures du matin), il pleuvait abondamment sans interruption. Les eaux de ruissellement et celles de l’étang de Founkama sur lequel se trouve le micro barrage agricole, ont envahi le quartier Dandaya obligeant plusieurs occupants des concessions riveraines de ce micro barrage à évacuer les lieux. Parmi ces sinistrés figurent, de nombreux enseignants chercheurs de l’institut supérieur agronomique et vétérinaire de Faranah.
Si aucune perte en vie humaine n’est à déplorer, il faut rappeler que ces inondations ont fait d’importants dégâts matériels. Outre l’effondrement d’une partie du micro barrage, plusieurs cases et bâtiments ont été détruits ainsi que des casiers de riz submergés.
Interrogé sur les causes de cette inondation, le Directeur général de l’institut supérieur agronomique et vétérinaire Valery Giscard d’Estaing de Faranah, Professeur Abdoulaye Barry, précise : «effectivement, nous nous sommes réveillés ce 2 juillet avec des enseignants chercheurs de l’institut supérieur agronomique et vétérinaire de Faranah et leurs voisins complètement inondés avec une hauteur de plus d’un mètre à l’intérieur de leurs maisons. En ce qui concerne les causes de cette inondation, il faut rappeler que c’est le barrage qui enregistre des défaillances par endroits. Mais, les causes fondamentales qu’on peut accusées, la première, c’est l’occupation anarchique des lieux. Il y avait de l’espace pour le passage de l’eau qui a été utilisé comme dépotoir d’ordures. L’eau s’est frayée elle-même un passage et le passage qui s’est frayé est tombé malheureusement sur les habitations de ces enseignants chercheurs et leurs voisins. La deuxième cause, elle est fondamentalement liée à la gestion des vannes. Au couché hier, la retenue était presqu’à sec. Donc, une seule vanne était ouverte. Et de façon imprévue, il y a eu une pluie torrentielle s’est abattue sur Faranah et au moment où on réalisait qu’il fallait ouvrir la seconde vanne, l’eau avait déjà débordé le barrage et avait envahi le chemin qui menait vers les vannes. Ce qui fait que les vannes étaient inaccessibles. On n’a pas pu ouvrir la seconde vanne pour éviter la catastrophe. Ce n’est pas la première fois qu’il y a des situations de ce genre. Mais, on a toujours eu le temps d’ouvrir toutes les vannes avant que l’eau ne déborde. Mais malheureusement, le cas d’hier, on n’a pas pu avoir accès à la seconde vanne qu’on devait ouvrir sous l’effet de l’envahissement de l’eau et surtout de la vitesse de ruissellement de l’eau.»
S’agissant des dispositions, Professeur Abdoulaye Barry déclare: « la première disposition, c’est qu’on a ouvert un espace. On a mis à la disposition des victimes, des locaux au niveau de l’Institut pour abriter leurs biens et éventuellement leurs familles en cas de besoin. La deuxième disposition, l’institut est en train de voir, bien que nous soyons en période de vache maigre, trouver une enveloppe pour pouvoir leur venir en aide, ne serait-ce que la nourriture.»
Sur les lieux du sinistre, Sékou Oumar Kouyaté, enseignant chercheur de l’institut et sinistré explique : « je loge particulièrement près du barrage de l’institut à Founkama dans une zone qui reçoit toutes les eaux du versant. Compte tenu de l’ampleur de la pluie, il y a eu débordement du barrage et nous avons été victimes. Et l’eau a commencé à pénétrer dans ma famille à 1h 14 minutes. Un peu avant cette heure là, un de mes voisins avait sa femme en travail. Il est venu me réveiller, solliciter mon aide pour déposer madame à l’hôpital. Ce que j’ai fait. L’eau avait une hauteur intérieure dans le bâtiment de 50 cm, extérieure 1,10 m. Nous avons perdu tous les effets qui se trouvaient à 50cm de la terre. Certains pourront peut-être récupérés, d’autres non. Nous ne pouvons pas quantifier exactement ce que nous avons perdu. Notre provision en riz est trempée. Nous avons essayé de récupérer certains sacs qui sont au soleil.»
Il faut souligner après ce sinistre, très tôt le matin, les autorités régionales, préfectorales et communales sous la direction du gouverneur, se sont rendues sur les lieux pour non seulement constater les dégâts mais aussi pour exprimer leur compassion aux victimes.
Enfin, il est important de rappeler que si des mesures urgentes ne sont pas prises rapidement, ce micro barrage agricole pourrait dans les prochains jours céder. Ce qui, en ce moment, va couper Faranah de Dabola sans compter les dégâts matériels que cela pourrait provoquer.